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Leur société
La pollution à l'ozone : Qui sont donc les vrais pollueurs ?
En ce début du mois d'août, il semble que bien peu de villes et même de régions échappent à la pollution à l'ozone.
Les principaux responsables de tout cet ozone intempestif seraient les moteurs des automobiles et des camions : les gaz d'échappement de quelque 40 millions de véhicules, alliés à la chaleur, somme toute normale en été, rendent l'atmosphère irrespirable.
Si c'est vrai, il n'est pas nécessaire d'être savant pour comprendre dans quelle direction chercher des solutions efficaces : il faut tout faire pour favoriser l'usage des transports en commun. Et pour cela, commencer par multiplier les bus, les métros et les tramways dans les agglomérations. Rendre les trains des lignes de banlieues plus fréquents, plus nombreux et plus confortables, ce qui ne relève pas de la prouesse technique pour la SNCF du TGV et du Thalys. Enfin, diminuer considérablement tous les tarifs sinon instaurer la gratuité, meilleure façon de dissuader les automobilistes de rouler.
Mais évidemment, au gouvernement, il n'est pas question de s'engager dans ce sens et on en reste à préconiser des mesures qui apparaissent bien dérisoires, quand elles ne risquent pas d'aboutir à aggraver la pollution.
Il en va ainsi pour les limitations de vitesse en ville. De 50 km/h, il a été décidé de descendre à 30 km/h... avec les risques d'embouteillages et d'émanations de gaz toxiques dues aux moteurs tournant au ralenti. On nous explique qu'il faudrait aussi faire le plein quand le moteur est froid, afin d'éviter que les vapeurs de carburant se répandent dans l'air. Des Verts souhaiteraient l'instauration de la circulation alternée, ce que le ministère de l'Environnement ne juge pas nécessaire, le seuil d'alerte n'étant pas atteint. Il faut dire que, selon les experts, une telle mesure serait largement inefficace, opinion qui n'est partagée ni par Denis Baupin, adjoint au maire de Paris, ni par Yves Cochet, successeur au poste de Dominique Voynet. Il annonce d'ailleurs des mesures " de dissuasion ou d'incitation à tous les gens qui utilisent leur voiture "... en oubliant les embouteillages déclenchés par de telles dispositions et donc la pollution aux gaz d'échappement qu'ils signifient.
Pourtant, Yves Cochet reconnaissait, dans une interview accordée au journal Le Monde du 1er août, que le développement des transports en commun non polluants serait effectivement la solution au problème. Mais c'était pour ajouter immédiatement qu'il s'agissait là d'une solution " à long terme " car " cela demande beaucoup d'investissements et beaucoup de patience ". En somme, on est écolo pour le très long terme et politicien sans efficacité dans le gouvernement pour l'immédiat.
De toute façon, il n'est pas le seul à se préoccuper d'écologie seulement en paroles. L'approche de la période électorale de 2002 soulève bien des vocations écologistes, jusqu'au RPR et Chirac, dont la récente conversion a été particulièrement remarquée...
Evidemment, pour les uns comme pour les autres, cela n'a rien à voir avec la défense, dans la situation présente, des mesures qui s'imposent. En revanche, ils s'entendent tous fort bien pour sermonner avec un aplomb sans faille ceux qui prennent leur voiture au lieu de la laisser au garage, ceux qui refusent de galérer en multipliant par deux ou par trois leur temps de trajet entre le domicile et le travail, ceux qui optent pour ce que Cochet ose appeler leur " petit confort quotidien " en faisant preuve " d'incivisme " !
En plus de la pollution, dont l'insuffisance notoire des transports en commun est la première responsable, les gouvernants et les politiciens de tous bords voudraient donc nous imposer leurs leçons de prétendu " civisme ".
Mais ce sont tous ces gens-là qui nous polluent la vie et l'atmosphère avec leur politique !