Des documents d'Etat, récemment publiés par une université américaine, révèlent que les autorités indonésiennes se sont servies de listes établies par l'ambassade américaine à Jakarta lors des massacres qui suivirent le putsch de Suharto en 1965. Ils montrent également que les assassins, qui firent entre 500 000 et un million de victimes, principalement parmi les membres et les sympathisants du Parti Communiste Indonésien, ont été financés directement par le budget américain.

Cela ne fait que confirmer ce que l'on pensait depuis longtemps : le bain de sang perpétré par l'armée indonésienne, après qu'elle eut renversé le régime populiste de Sukarno, avait été organisé avec la complicité de la CIA et du gouvernement américain. D'ailleurs, à l'époque, l'impérialisme salua l'événement avec satisfaction.

L'impérialisme et plus particulièrement les Etats-Unis avaient vu avec inquiétude la montée en puissance du Parti Communiste Indonésien et le développement de relations étroites entre l'Indonésie et la Chine. Or ce pays jouait un rôle clé dans cette région du monde, sur le plan politique - du fait de l'importance de sa population et de ses nombreuses ethnies comme sur le plan économique - du fait qu'il fournit de nombreuses matières premières aux pays riches.

Les intérêts en jeu étaient trop importants pour que l'impérialisme américain prenne le risque de voir l'Indonésie glisser hors de sa sphère d'influence. Et cela quel qu'en soit le coût en vies humaines.

Un massacre de plus à ajouter sur la longue liste des crimes commis dans le monde et dans l'histoire pour préserver les intérêts du capitalisme.