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Leur société
Immigrés algériens : Nouvel accord sur leur statut
Un accord concernant le statut des Algériens en France vient d'être signé entre la France et l'Algérie, jeudi 11 juillet. Il revient sur le précédent accord, datant de 1968, et aligne les droits des Algériens sur ceux des immigrés d'autres nationalités.
En 1962, les accords d'Evian qui mettaient fin à la guerre d'Algérie instauraient aussi la libre circulation des Algériens sur le territoire français. Six ans plus tard, cette mesure était supprimée ; cependant les Algériens, dont l'immigration était encouragée par le gouvernement français car l'industrie avait besoin de main-d'oeuvre, bénéficiaient d'un statut privilégié par rapport aux autres immigrés. Mais au fil des ans, les assouplissements apportés à la législation sur les étrangers n'avaient pas concerné la communauté algérienne qui, ayant un statut privilégié au départ, se retrouvait alors plus désavantagée et, depuis des années, les associations de défense des immigrés réclamaient l'égalité des statuts.
Cet avenant au précédent accord modifie donc des dispositions antérieures. Ainsi, les parents d'enfants français pourront bénéficier d'une carte " vie privée et familiale " d'un an, convertible en carte de dix ans, alors que les accords précédents ne prévoyaient pas de leur accorder de titre de séjour, même s'ils n'étaient pas expulsables. La régularisation des sans-papiers pourra se faire au bout de dix ans de présence en France, et non plus quinze. Les conjoints de Français pourront demander une carte de résidence avec un visa touristique, et non plus de long séjour ; en revanche, leur carte ne sera valable qu'un an au lieu de dix. Quant aux étudiants, ils pourront travailler à mi-temps sans autorisation particulière.
Si les Algériens perdent par ce texte certains " privilèges " (notamment le droit de faire venir plusieurs épouses en France ou la possibilité de regroupement familial dès leur arrivée au lieu d'attendre un an), il met fin cependant à quelques injustices. Ou plutôt, il mettra fin car, contrairement aux accords de 1968, il va falloir attendre que les Parlements des deux pays votent ce texte et, en France, aucune date n'a encore été fixée pour le dépôt du projet de loi...