La grogne et l'inquiétude s'installent parmi le personnel de la maternité de l'hôpital, après avoir pris connaissance des plannings de juillet et août (dévoilés seulement fin juin) qui font apparaître un manque notoire de personnel diplômé dans les catégories d'auxiliaires puéricultrices et sages-femmes, ainsi qu'un manque d'agents de service hospitaliers (ASH).

Si la salle d'accouchement a été cette année préservée, le manque de personnel va surtout se faire sentir sur les suites de naissances et les consultations. Ainsi, durant le mois d'août, à certains étages de la maternité, il n'y aura que 2 ASH au lieu de 3. Certains jours, il n'y en aura qu'une seule qui devra se partager entre deux étages. Ce manque d'ASH aura inévitablement des conséquences sur le ménage et l'hygiène des chambres.

Les auxiliaires puéricultrices, quant à elles, seront remplacées par des élèves auxiliaires puéricultrices qui ne possèdent pas toute l'expérience voulue. Certains jours, une auxiliaire puéricultrice titulaire se retrouvera seule avec deux élèves pour s'occuper de 22 bébés (avec toute la charge de travail et la responsabilité que cela suppose). Les plannings ont été prévus de telle manière qu'une élève se retrouvera parfois seule dans le service durant une ou deux heures, sans auxiliaire puéricultrice titulaire ni sage-femme, ce qui est grave et inacceptable.

Quant aux sages-femmes, la direction n'en a prévu q'une seule la nuit au lieu de deux habituellement en suite de naissances, soit la responsabilité de 55 mères et 55 bébés (sans compter les grossesses pathologiques car le service de gynécologie est fermé les 15 premiers jours d'août). En consultation, aucun remplacement de sage-femme n'a été prévu: les patientes n'auront qu'à faire suivre leur grossesse en secteur privé!

Cette pénurie de personnel a amené la direction à fermer 5 lits (sur 60) alors que l'activité de la maternité est toujours importante durant l'été (sans compter les 6 lits fermés à la maternité de l'Hôtel-Dieu, autre hôpital des HCL). Les conditions d'accueil des femmes risquent donc de se dégrader durant l'été. Et la situation sur Lyon en ce début juillet est déjà inquiétante. Deux bébés prématurés n'ont pu trouver de place en néonatologie sur la ville et ont dû être envoyés à Grenoble, à 100 km.

Tous les gouvernements successifs ont imposé des mesures d'économies importantes dans la santé. Les budgets de remplacement sont limités au maximum. De plus, les quotas des promotions dans les écoles ont été fortement diminués, d'où les difficultés de trouver actuellement des personnels de remplacement diplômés. Les patientes et les personnels en subissent les conséquences et ont tenu à le faire savoir en organisant une conférence de presse et en alertant la population par des tracts sur le marché du quartier.