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Leur société
Téléphones portables et ouvriers jetables
Depuis quelques mois, les annonces de licenciements dans le secteur de la télécommunication se sont multipliées et touchent les travailleurs des principaux pays industrialisés, car les entreprises qui les décident sont des multinationales, qui se situent par ailleurs parmi les entreprises les plus bénéficaires.
Ainsi, Ericsson a annoncé la suppression de 13 300 postes, dont 5 000 en Suède et près de 200 en France. L'équipementier Lucent prépare un nouveau plan de licenciements qui concernera 10 000 personnes. Autre équipementier, le canadien Nortel a annoncé la suppression de 30 000 emplois. Le fabricant américain de téléphones mobiles Motorola va supprimer 11 000 postes et l'Allemand Siemens plus de 8 000 emplois. Au total, cela représente, pour le seul secteur de la téléphonie, un ensemble de 82 000 emplois qui vont passer à la trappe. Et tout cela, répétons-le, dans un secteur qui vient de connaître un développement particulièrement faste dans la période qui vient de s'écouler.
On peut y ajouter les milliers de licenciements prévus chez cet autre géant de l'électronique, Philips. Quant au choix d'Alcatel, qui entend vendre la presque totalité de ses entreprises, il relève de la même démarche, même s'il a pris une autre forme. Là encore 12 000 emplois sont sur la sellette. Si Tchuruk, le PDG d'Alcatel, s'était contenté d'annoncer, comme ses concurrents, la suppression de 12 000 emplois, il n'aurait pas été compris différemment par ceux qui spéculent en Bourse. En effet, à peine la nouvelle était-elle connue que l'action Alcatel s'est mise à grimper. Les boursicoteurs comprennent parfaitement qu'usines revendues rime avec emplois disparus.
Alors, il serait vital, pour le monde du travail, d'arrêter cette déferlante de licenciements. Tous les emplois sont menacés par cette soif de profit qui est à la source des décisions prises dans la quiétude des conseils d'administration, et cela y compris dans les secteurs en pointe présentés il y a peu comme sûrs et porteurs d'avenir. Et seule une large riposte des travailleurs pourra imposer cette revendication indispensable : l'interdiction des licenciements.