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Dans les entreprises
Banque de France Puy-de-Dôme : 500 emplois supprimés
Les deux sites de la Banque de France en région clermontoise, la papeterie de Vic-le-Comte et l'imprimerie de Chamalières, sont à nouveau touchés par des suppressions d'emplois : un tiers de leurs effectifs vont disparaître.
Voilà comment la direction s'y prend pour fabriquer des billets euros moins chers !
Fin juin, au comité central d'entreprise, l'annonce a été faite aux syndicats : 494 postes vont être supprimés d'ici 2005. En principe, par des départs "naturels", préretraites et retraites. Les postes dits en surnombre ne seront pas remplacés. Seuls les postes dits "à plein temps" le seront. La direction promet qu'il n'y aura pas de licenciements secs. Pourtant, que vont devenir les travailleurs à temps partiels, et les intérimaires ?
La baisse des effectifs est continuelle. La vague actuelle a été précédée par celle de 1995, avec 700 emplois disparus.
La direction répète à longueur de semaine qu'il faut "s'adapter à la concurrence, faire face aux contraintes pour rester un acteur fiduciaire important en Europe". Et pour y parvenir, il faut, insistent les responsables, modifier les conditions de production des billets.
L'objectif du gouverneur Jean-Claude Trichet et du directeur général Michel Perdrix est clairement avoué : abaisser très vite le prix de revient du billet en passant de 80 centimes environ actuellement à 50 centimes. Et selon ces messieurs, le moyen est simple : diminuer de moitié le personnel et... doubler la production ! Alors la Banque de France pourra espérer obtenir le maximum de commandes qui proviendront des pays de l'Union européenne. Ces commandes sont évaluées à plus d'un milliard de billets, alors qu'elle est en train d'achever d'imprimer un premier milliard de billet en euros.
Techniquement, les procédés d'impression vont être modifiés : abandon des énormes rotatives permettant l'impression en continu ; à la place, on mettra des machines qui permettront de travailler "à la feuille" ou "à plat", moyennant des investissements de l'ordre de 250 millions de francs.
Le résultat pour les travailleurs, des conditions de travail qui vont s'aggraver : augmentation des cadences, davantage d'horaires de nuit, flexibilité accrue.
Ce qui n'a pas gêné des syndicats comme le SNA, autonome, ainsi que FO et la CGC, pour signer "un accord" il y a quelques semaines. Mais la CGT, majoritaire dans les ateliers, a refusé de cautionner cette réorganisation sur le dos des travailleurs.
Et tout cela est d'autant plus choquant que la Banque de France vient d'annoncer un bénéfice, après impôt, de 5 milliards 450 millions de francs !
Quant aux élus de la région Auvergne, de droite comme Giscard d'Estaing, député et président du Conseil régional d'Auvergne, ou de gauche comme Serge Godard, maire socialiste de Clermont-Ferrant, ils ont la même attitude : un silence total, qui est un aveu de leur complicité avec la direction.
Après les milliers d'emplois supprimés chez Michelin, ceux maintenant à la Banque de France, et dans de nombreuses entreprises locales, les travailleurs de la région auront bien du mal à croire aux discours du gouvernement qui prétend que la situation s'améliore.