Depuis le 28 mai à Peugeot-Poissy la direction nous impose ses nouveaux horaires. Nous travaillons en deux équipes tournantes matin/soir, cinq jours par semaine (5 h 30 - 12 h 51 ; 12 h 51 - 20 h 09) et une équipe de nuit fixe (22 h 09 - 5 h 30). Ces horaires ont l'avantage pour le patron d'organiser le travail en continu et d'accroître la production de 1 340 véhicules/jour à 1 500. Mais pour nous, ces horaires sont déments, surtout le matin, et avec l'organisation des transports et la restauration dans les ateliers, ils ont pour conséquence de nous démolir la vie encore plus.

Ainsi par exemple, un travailleurs habitant Gisors, ville distante d'environ 50 km de Poissy, doit en venant en car pour 5 h 30 se lever à 3 heures du matin et ne rentre pas avant 15 heures l'après-midi, soit 12 heures sans prendre un vrai repas, puisqu'il n'a que deux pauses de 8 et 13 minutes. Aux protestations, la direction répond qu'il y a des distributeurs automatiques de plats chauds dans les ateliers. Mais elle se moque de nous et ne réussit qu'à nous chauffer les oreilles !

L'organisation du transport est également un scandale : les cars de ramassage qui prennent autour de Paris convergent vers la Porte Maillot d'où partent ensuite les cars-usine. Par souci d'économie, la direction a limité au minimum les lignes de cars, créant des lignes à rallonge (l'une totalise 27 arrêts). Et la prise de car peut aller jusqu'à plus de deux heures avant l'horaire de travail : à Alfortville, banlieue proche de l'est parisien, le départ est fixé à 3 h 06.

Alors si on ajoute le temps de repas déplacé arbitrairement après le temps de travail, alors que les cars sont déjà partis, il n'y a rien d'étonnant à ce que ces nouveaux horaires nous restent en travers de la gorge.