Mardi 12 juin, treize agences d'Alstom Contracting étaient en grève depuis la veille à l'appel des organisations syndicales pour 300 F d'augmentation mensuelle, 1 000 F pour tous immédiatement, un treizième mois complet.

Cette entreprise - spécialisée dans la sous-traitance industrielle et comptant 25 000 salariés répartis dans une quarantaine d'agences - a fait l'an passé 2,3 milliards de francs de bénéfices. Mais les augmentations de salaires y ont tourné entre 2 et 0 % pour de nombreux travailleurs. Les directions locales font souvent une pression systématique sur les travailleurs pour qu'ils quittent d'eux-mêmes l'entreprise. Sur Dunkerque-Boulogne, depuis 1997, l'effectif est ainsi passé d'un peu plus de 500 personnes à 370, sans que le travail soit moindre. Pas étonnant que la marge nette de l'établissement ait ainsi augmenté de plus de 40 % en un an.

Et ce n'est pas fini puisque Alstom - après avoir raflé près de 4 milliards de francs dans les caisses de la société rachetée il y a deux ans à Alcatel - est en train de la vendre pour 5 milliards de francs à un groupement financier. Celui-ci annonce déjà que la future Cegelec devra rembourser un endettement atteignant 100 % du capital tout en faisant des profits élevés. Et que ce sera aux travailleurs de payer, par le gel des salaires, une prime de participation nulle, etc.

Face au patronat qui annonce ainsi cyniquement sa volonté de s'en prendre toujours plus aux salariés, la seule solution, c'est effectivement la lutte.