Les travailleurs de l'entreprise de restauration Avenance-Amiens sont en grève depuis plus de deux semaines. Quarante travailleurs assurent la fabrication journalière de 9 000 repas distribués dans les cantines scolaires et à domicile pour les personnes âgées.

Les ouvriers de cette unité, cédée au secteur privé par le maire Gilles de Robien, touchent des salaires bien moins élevés que les travailleurs municipaux : le smic, même avec 9 ans d'ancienneté pour certains. Ils sont soumis à des conditions de travail difficiles. Et pour faire accepter tout cela, ils ont un chef particulièrement imbuvable, qui insulte les salariés ("Vous êtes des boeufs") et qui se vante de faire pleurer toutes les ouvrières.

Avenance n'est pas une petite entreprise artisanale et locale. Elle compte 435 centres de fabrication en France et a augmenté ses bénéfices de 700 % entre 1999 et l'année 2000 (57 millions de francs en 2000). De plus c'est une filiale du groupe géant Elior qui possède aussi Quick, les restaurants d'autoroute l'Arche et Pomme de Pain. Une entreprise donc, qui fait d'énormes profits en sous-payant ses salariés.

C'est contre ces conditions de travail, et pour une augmentation de salaire de 1 500 F, que les travailleurs sont entrés en grève, bloquant nuit et jour l'entreprise. Dès les premiers jours, le PDG a envoyé un huissier, puis a attaqué au tribunal les grévistes qui se sont vus condamnés à 1 000 F d'amende par ouvrier pour chaque journée de blocage des portes. Les grévistes ont ensuite reçu les uns après les autres une lettre de licenciement.

C'est que le PDG, habitué à régner en maître incontesté, a du mal à digérer cette première bagarre depuis dix ans qu'existe l'entreprise dans la région. Une lutte, où malgré leur petit nombre, les salariés ont fait la preuve de leur solidarité et de leur détermination.