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- Lutte ouvrière n°1713
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Leur société
Campagne pour un commerce équitable et des produits «éthiques» : C’est le capitalisme qu’il faut renverser
L'association non-gouvernementale Max Havelaar vient de lancer une campagne pour le «commerce équitable» du 27 avril au 13 mai.
Max Havelaar, association irlandaise dont la branche française a été créée en 1992, est une des associations qui sont à l'initiative de la «plate-forme du commerce équitable» qui, en 1998, a lancé la campagne des «produits éthiques».
Cette association compte au nombre de celles qui, comme Artisans du Monde et bien d'autres, dénoncent l'échange inégal entre pays riches et pays pauvres qui jette dans la misère des millions de petits producteurs au profit des trusts impérialistes. Elles multiplient les campagnes de dénonciation, et rentrent aussi en contact avec des petits producteurs d'Haïti, du Pérou, du Guatemala ou du Mexique pour leur acheter leurs produits sans passer par des intermédiaires et donc à un meilleur prix pour ces petits producteurs.
Ces associations sont aussi à l'initiative de la campagne pour «l'éthique de l'étiquette» qui dénonce les produits fabriqués grâce à l'exploitation d'enfants ou dans un cadre où les libertés syndicales ne sont pas reconnues.
Leur mérite est bien sûr de dénoncer toutes ces injustices. Mais, il est bien difficile de trouver des biens produits dans des conditions moralement acceptables. Car, dans le système capitaliste, tout, des voitures aux aliments surgelés, est le fruit de l'exploitation du travail humain, même s'il existe des degrés divers dans cette exploitation. Quant au commerce «équitable», il ne représente que 0,008 % du commerce mondial - à peine une goutte d'eau dans l'océan du pillage systématique des pays pauvres par les trusts des pays riches. Pour le directeur de l'association Max Havelaar en France, Victor Ferreira, «le commerce équitable se positionne aujourd'hui clairement comme l'un des outils de régulation du commerce international fondé sur le pouvoir et la mobilisation des consommateurs-citoyens.» Mais que signifie «réguler le commerce» dans la société capitaliste où ce sont les Etats, instruments des trusts, qui sont seuls maîtres des règles du jeu ?
Le vrai problème n'est ni de réguler le commerce ni de moraliser la production, qui reposent l'un et l'autre sur l'exploitation capitaliste, mais bien de renverser le capitalisme lui-même.