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Dans le monde
Israël : La sanglante fuite en avant du sionisme
Le week-end de Pâques, les dirigeants israéliens ont franchi un pas supplémentaire dans leur escalade guerrière contre le peuple palestinien et leurs voisins arabes. Pour la première fois depuis longtemps, l'armée israélienne a non seulement bombardé des positions syriennes au Liban, mais avait entrepris de réoccuper militairement la bande de Gaza. Une démonstration de force destinée aux Palestiniens des territoires occupés par Israël. Mais aussi aux dirigeants du monde impérialiste, Etats-Unis en tête, auxquels le gouvernement israélien signifiait ainsi qu'il n'hésiterait pas à " internationaliser " le conflit l'opposant aux Palestiniens et à provoquer un éventuel nouvel embrasement militaire du Proche-Orient.
Avec les camps de réfugiés palestiniens de Gaza bombardés au canon de marine, les postes de police de l'Autorité palestinienne attaqués par des chars et hélicoptères d'assaut, c'est à ce qu'il reste de l'image d'un territoire palestinien autonome, censé préfigurer un futur Etat indépendant, que l'armée israélienne portait de nouveaux coups.
Sept mois après le déclenchement de la seconde Intifada, le gouvernement de droite de Sharon, auquel participe le parti travailliste, poursuit et aggrave la politique de ses prédécesseurs, dans la continuité de ce qui est le choix fondamental des dirigeants israéliens depuis la création d'Israël : celui d'une politique nationaliste, le sionisme, qui a construit son Etat en accaparant des terres d'où il a expulsé ceux qui s'y trouvaient et qui doivent vivre, certains depuis plus d'un demi-siècle, dans des camps de réfugiés au Liban, en Syrie, en Jordanie, etc., mais aussi dans les territoires palestiniens conquis par Israël après la guerre de 1967.
En 1987, cette politique délibérée d'oppression avait déclenché la première Intifada, une insurrection populaire dans les territoires palestiniens occupés. Incapables d'en venir à bout, les dirigeants israéliens avaient fini par accepter des négociations présentées comme pouvant déboucher sur la création d'un Etat palestinien indépendant. Mais cela, à un terme d'autant plus indéterminé qu'en acceptant la mise en place d'une Autorité palestinienne sous leur tutelle, les dirigeants israéliens attendaient qu'elle mette au pas sa propre population et les dispense donc de tenir leur vague promesse d'Etat palestinien indépendant.
Les années passèrent sans que les Palestiniens voient leur sort s'améliorer. Au contraire. Les gouvernements israéliens successifs, de gauche comme de droite, ont continué à autoriser des implantations juives d'extrême droite et religieuses sur les meilleures terres et au coeur des villes de Palestine occupée. Dans les enclaves concédées à l'Autorité palestinienne, et entre lesquelles on ne circulait plus qu'avec l'aval militaire israélien, c'est la police d'Arafat qui réprimait désormais toute protestation. Quand cela ne suffisait pas, l'armée israélienne " bouclait " les confettis territoriaux de l'Autorité palestinienne. L'activité économique y était asphyxiée et les travailleurs palestiniens ne pouvaient même plus se rendre en Israël : du fait du développement du chômage, leur niveau de vie fut divisé par trois en dix ans, selon des données israéliennes.
C'est tout cela, une impasse sociale et politique voulue et entretenue par Israël, qui a provoqué la seconde Intifada en septembre 2000. Depuis, on dénombre 479 morts, dans leur immense majorité arabes, tant est criante la disproportion des forces en présence. Tant, surtout, les autorités israéliennes maintiennent encore et toujours le même cap, celui de la répression contre tout un peuple.
Mais si la seconde Intifada prouve une chose, c'est que la répression ne règle rien. Chaque écolier tué par les soldats d'Israël, chaque maison détruite par leurs bulldozers ne font que dresser contre eux encore plus de Palestiniens. En ajoutant de la haine au désespoir de la population palestinienne, cela suscite aussi des vocations de candidats-suicide pour des actes de terrorisme en Israël même. Ce qui balaye du même coup la seule justification des dirigeants israéliens de tous bords qui prétendent assurer, par l'oppression et la répression de tout un peuple, la sécurité du leur.