Enseignement - "Cachez ce problème que je ne saurais résoudre" : La méthode Lang vis-à-vis des tout-petits13/04/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/04/une-1709.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Divers

Enseignement - "Cachez ce problème que je ne saurais résoudre" : La méthode Lang vis-à-vis des tout-petits

Le ministre de l'Éducation nationale conteste l'efficacité de la scolarisation des enfants dès l'âge de deux ans. Il a commandé un rapport sur les " modes d'accueil de remplacement pour les très jeunes enfants " pour évaluer l'effet bénéfique ou pas de l'école maternelle dès deux ans sur les enfants.

La scolarisation des tout-petits a progressé ces dernières décennies. Générale pour les enfants de quatre et trois ans actuellement, elle est de 35 % pour les enfants de deux ans. Plusieurs travaux ont montré que l'école dès deux ans dans les " zones défavorisées " était très favorable, surtout pour l'apprentissage de la langue. Mais ce n'est pas le langage que le ministre veut entendre. L'effort consenti pour l'école maternelle est-il utile ?, feint-il de s'interroger. Et pour ceux qui n'auraient pas compris où il veut en venir, il prend soin de préciser que l'école à deux ans " n'est ni un droit ni une obligation ".

Ce type de propos inquiétants signifie en général que l'État entend se défausser un peu plus de ses responsabilités en réduisant son effort budgétaire. Ceux qui défendent la scolarisation dès cet âge se trouvent parmi les parents et les instituteurs, bien placés pour mesurer les progrès des enfants quand ils se trouvent en collectivité, et ceux-là même qui contestent la gestion comptable de ce problème.

Par ailleurs, l'école maternelle est aussi le mode de garde le plus accessible pour les familles aux revenus les plus faibles. L'appel à une nourrice ou à une garde d'enfants est une dépense lourde pour les familles. Les parents doivent alors se débrouiller avec les grands-parents ou les amis pour suppléer aux carences du service public. Cette " débrouille " concerne 600 000 enfants, soit le quart des enfants de moins de 3 ans. Mais les difficultés des travailleurs sont le cadet des soucis de Lang.

Ce n'est donc pas la scolarisation des enfants dès deux ans qu'il faut remettre en question. Bien au contraire, il faut des moyens supplémentaires non seulement pour la généraliser mais également pour créer des conditions favorables pour l'école maternelle. Ce n'est pas avec des classes surchargées de 30 élèves de 2 ou 3 ans que l'on peut effectivement créer les conditions d'une vie collective bénéfique.

Pour Jack Lang, au lieu de régler le problème, mieux vaut le cacher.

Partager