Un avion-espion américain qui volait au-dessus de la mer de Chine méridionale a été intercepté par deux chasseurs chinois. L'affaire s'est mal passée, il y a eu collision à 104 kilomètres des côtes chinoises. Un des chasseurs s'est abîmé en mer, et on ignore ce qu'il est advenu du pilote. Quant à l'avion-espion, il a dû se poser en catastrophe sur l'île chinoise de Haïnan. Les Américains prétendent que leur avion volait au-dessus des eaux internationales, et les Chinois affirment qu'il était sur le point de pénétrer dans l'espace aérien chinois lorsque leurs chasseurs sont intervenus. Quoi qu'il en soit, à espion, espion et demi : l'avion bourré d'équipements de haute technologie est tombé entre les mains des Chinois, et les Américains aimeraient bien que leur espion ne soit pas espionné.

Les responsables américains déclarent que l'appareil effectuait "une mission de surveillance de routine . L'espionnage est une routine. Personne évidemment ne s'en étonnera : on sait bien que tout le monde espionne tout le monde.

Malgré tout, on aimerait bien savoir comment réagirait le gouvernement des Etats-Unis si un avion-espion chinois venait examiner leur territoire à une centaine de kilomètres de leurs côtes. Ou un avion lybien ? ou irakien ? Ou, pour être plus réaliste, si un avion-espion cubain venait faire du lèche-USA à cent kilomètres de Miami ou de New-York ?

Mais la première puissance impérialiste du monde, qui possède par ailleurs une ribambelle de satellites militaires, espions eux aussi, considère qu'elle a parfaitement le droit de surveiller tous les autres, sans que la réciproque soit vraie. C'est l'oeil de "Big Boss .