Les adjoints administratifs de l'Equipement manifestent à Paris06/04/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/04/une-1708.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Les adjoints administratifs de l'Equipement manifestent à Paris

A Grenoble comme ailleurs les adjoints administratifs de l'Équipement, dont 80 % sont des femmes, font partie de la catégorie C, la plus mal payée du ministère, comme leurs collègues qui travaillent à l'entretien des routes. Un adjoint débute avec un salaire proche du Smic, pour terminer en fin de carrière à 9 200 F net s'il a eu la chance de gravir les échelons de la "promotion , mais le plus souvent il gagnera, avant la retraite, 8 800 F net. Les salaires sont donc au coeur des préoccupations. D'autant plus qu'avec la réduction des effectifs qui a touché particulièrement ces agents, les charges de travail se font de plus en plus lourdes. Il n'est pas rare que les adjoints effectuent des heures supplémentaires non payées, comme par exemple ceux qui assistent à des réunions, tard le soir dans les mairies, pour instruire les dossiers de permis de construire.

Il y a quelques années, il y avait une comptable par subdivision (25 dans le département). Aujourd'hui la même comptable doit faire le travail de deux ou trois subdivisions. On retrouve le même problème avec les instructeurs de permis de construire. C'est ce que la direction appelle "les binômes ou trinôme de solidarité . La situation des secrétaires n'est pas meilleure. De moins en moins nombreuses, certaines se retrouvent sous les ordres de deux, voire trois chefs, ce qui devient vite insupportable. La direction, qui se dit impuissante à résoudre les problèmes de salaires et d'effectifs, n'hésite pas à surcharger de travail les postes et demande aux adjoints de devenir polyvalents.

C'est pour toutes ces raisons qu'il y a eu une réelle mobilisation pour préparer l'action du 27 mars. Deux assemblées générales ont réuni à chaque fois une centaine d'adjoints. Un comité s'est mis en place pour organiser la journée et une collecte de soutien auprès de tous les collègues des bureaux a permis de récolter plus de 17 000 F pour financer le déplacement de 40 d'entre nous à Paris.

Le jour de la manifestation, pendant que les adjoints restés à Grenoble s'étaient rassemblés à plus de 70 pour interpeller la direction sur leurs revendications, leurs camarades montés à Paris ont pu apprécier le "bon accueil des ministres. Si Jean-Claude Gayssot, qui est aussi le ministre de l'Équipement, a reçu une délégation de responsables syndicaux à qui il n'a rien lâché, il avait réservé le trottoir du boulevard Saint-Germain aux 3 000 manifestants étroitement surveillés par une rangée de CRS. Les femmes, de l'Équipement ont pu ainsi apprécier correctement ce que valaient les propos de ce ministre qui venait, quelques jours auparavant, à l'occasion de la journée des femmes, de leur envoyer une lettre, expliquant qu'il veillait à la reconnaissance du personnel féminin de son ministère.

L'accueil fut encore plus froid quand les manifestants se dirigèrent vers le ministère de la Fonction publique où les CRS, plus nombreux, barraient la rue. Il est vrai que le ministre Sapin trouve "le dialogue social archaïque dans la Fonction publique !

Le compte rendu fait aux collègues dans les services, à Grenoble, dès le retour de la manifestation, n'a fait que renforcer le mécontentement et une prochaine assemblée est prévue dès le retour des vacances.

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