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Dans les entreprises
La Redoute : Pour les huit salariés injustement sanctionnés, la direction a partiellement reculé
A la Redoute Martinoire, à Wattrelos, 150 salariés au moins avaient passé des commandes d'articles à prix promotionnels (grille-pain, épilateurs) soi-disant uniquement réservés à la clientèle ordinaire. Quand la direction décide que les salariés ne peuvent bénéficier de ces promotions, un système de blocage informatique interdit de passer la commande. Or rien n'avait été fait. Et les salariés ont passé leurs commandes (entre 4 et 6 objets en moyenne) en toute bonne foi. Ils ont réglé leur commande et possèdent les factures.
Pour ces faits, la direction avait "sélectionné huit salariés qu'elle a mis en mise à pied conservatoire, les 27 et 28 février. En réaction, des débrayages, assez suivis malgré les diverses pressions de la direction, ont eu lieu dans l'entreprise (LO n°1704).
Un comité de soutien, composé par des proches des sanctionnés et la plupart des syndicats de La Redoute, s'est constitué dès le début mars. Depuis, chaque week-end, une trentaine de personnes font signer des pétitions pour informer du comportement de la direction envers ses salariés devant les différents magasins et entreprises du groupe Pinault (Aubaines, Printemps, Fnac, Finaref...). Et les réactions sont positives car l'affaire choque ! Comme l'explique une déléguée : "Comment des salariés, dont un cadre, auraient risqué de perdre leur emploi pour une bonne affaire de quelques dizaines de francs ? Et puis, peut-on qualifier de vol des commandes qui ont été prises et réglées tout à fait normalement ? Ils n'avaient évidemment rien à cacher puisqu'ils ont utilisé leur propre numéro de client .
Plus de 2000 signatures ont été recueillies et, chaque semaine, des délégués vont porter le résultat de la collecte sur le bureau du PDG. Des salariés de la Fnac de Lille, en grève contre l'accord sur les 35 heures, ont invité le Comité, samedi 31 mars, à se joindre à leur piquet de grève, à la porte du magasin. Les gestes de solidarité sont nombreux.
Après le premier week-end où le comité a recueilli de nombreuses signatures, et où la presse locale et la télévision s'étaient fait l'écho du problème, la direction a partiellement reculé, décidant de réintégrer quatre des huit personnes mises à pied, mais en maintenant la faute grave. Trois d'entre elles ont eu cinq jours de mise à pied, une autre a été baissée de coefficient, ce qui va lui faire perdre 500 F par mois.
Mais les quatre autres, exactement pour les mêmes faits, restaient purement et simplement licenciées. C'est l'arbitraire le plus total ! Les lettres de sanction des huit commencent de la même manière, seules les conclusions diffèrent !
Maintenant, les huit salariés sanctionnés vont contester devant les prud'hommes. Ils comptent même porter plainte pour diffamation et discrimination contre la direction de La Redoute.
La lutte continue donc pour la réintégration de tous et la levée de toutes les sanctions.