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- Lutte ouvrière n°1706
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SNCF Paris - Gare de Lyon : Les porteurs d'effia entament leur 4e semaine de grève
Depuis le 24 février, les porteurs de bagages de la société EFFIA de la Gare de Lyon sont en grève pour une augmentation de salaires, de meilleures conditions de travail et des locaux convenables, dignes de ce nom. Dès le début du conflit, les responsables d'EFFIA ont parié sur le pourrissement du conflit, la SNCF laissait faire et envoyait ses cadres porter les valises des groupes et aider les handicapés à monter dans les trains. On a même vu Pepy, numéro deux de la SNCF, porter des valises.
Il faut préciser qu'EFFIA est une société créée de toutes pièces par des hauts responsables de la SNCF pour lui confier des tâches comme l'accueil à la clientèle, l'aide aux handicapés dans les gares (missions qui ont toujours été faites par les cheminots) afin que cela revienne moins cher... Au vu de l'intransigeance d'EFFIA, les porteurs se sont adressés aux cheminots qui les entourent, en allant les voir sur leurs chantiers où ils reçurent un bon accueil, car derrière EFFIA, les cheminots savent qu'il y a la SNCF.
Jeudi 15 mars, alors que des cadres de la SNCF partaient festoyer à Avignon avec Gallois en tête, les porteurs sont venus l'interpeller et retenir quelques minutes le TGV. L'apprenant, les délégués du personnel cheminot, en réunion, ont quitté la séance pour aller soutenir les grévistes. Puis ils ont décidé, ensemble, de faire le tour des trois salles de ventes de billets pour faire débrayer les cheminots, car les négociations étaient bloquées. Et c'est finalement une bonne centaine de cheminots qui, avec les grévistes d'EFFIA, se sont retrouvés pour faire le point de la situation.
Cela fait très longtemps à la Gare de Lyon que des cheminots n'avaient pas débrayé pour soutenir les grévistes d'une entreprise extérieure. La hiérarchie affolée faisait les cent pas, elle n'avait pas prévu ce coup-là. Par la suite, le directeur de la gare dut annoncer qu'EFFIA revenait sur sa décision et reprenait les négociations avec les grévistes : ce qui était impossible avant devenait tout d'un coup réalisable. Une assemblée générale était décidée pour le lendemain pour faire le point sur la situation.
Le conflit n'est pas terminé, les problèmes sont loin d'être résolus, mais rien n'est plus pareil car la solidarité des cheminots peut ouvrir d'autres perspectives...