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Dans les entreprises
Alstom : Une nouvelle journée de lutte contre les licenciements
Lundi 29 janvier, s'est déroulée à Alstom une nouvelle journée de lutte contre un plan engagé depuis plusieurs mois et qui vise à supprimer 1 500 emplois, et faire disparaître des établissements. Le matin, les salariés de trois des sites touchés par le plan se sont regroupés. Ceux de Lys-lez-Lannoy dans le Nord sont d'abord venus à La Courneuve et, accompagnés de ceux des bureaux du site LCA, des chantiers des Travaux Extérieurs et d'une délégation de Rateau, ils sont allés rejoindre les travailleurs du site de Saint-Ouen. Ils ont pénétré dans l'usine et c'est à plusieurs centaines qu'ils ont manifesté dans les bureaux et les ateliers et interpellé la chef du personnel avant de repartir.
Dans les bureaux de LCA La Courneuve, promis à une quasi disparition, les échéances se rapprochent. Le plan est passé en justice et la justice est passée mais elle est passée à côté. Aujourd'hui la direction veut entamer la dernière phase de consultation avant l'envoi des lettres. Mais les techniciens et les dessinateurs du centre technique (LCA) et les monteurs des chantiers (TE) sont bien décidés à se défendre et à tout faire pour empêcher ses mauvais coups et les licenciements qui vont avec. D'autres actions sont donc en préparation.
A Saint-Ouen par contre, la direction semble d'autant plus chercher l'apaisement que même la justice a estimé que les chiffres de son plan manquaient de cohérence. Elle se propose de supprimer 120 emplois au lieu de 194 au départ, ce qui fait malgré tout près d'un emploi sur cinq, mais éviterait tout licenciement par le recours à des mesures d'âge et des mutations internes à l'intérieur de l'usine de Saint-Ouen. Les plus de 55 ans pourraient partir avec 85 à 90 % (net) de ce qu'ils auraient gagné en restant au travail, avec un minimum de 95 % pour les plus bas salaires. Les cadres et les plus anciens pourraient même y gagner, car les primes de licenciements sont supérieures aux primes de départ en retraite. Mais ceux qui resteront auront à défendre leurs conditions de travail, car la direction semble bien avoir l'intention de leur faire réaliser un nombre de transformateurs similaire à moins nombreux et de profiter des mutations et des 35 heures pour accroître la flexibilité.
Quant à ceux de Lys-lez-Lannoy, les menaces sont encore entières. Pourtant, nul ne peut ignorer en ce moment à quel point ce trust a de l'argent. Pour préparer une nouvelle vente d'actions, les journaux ont été inondés de pleines pages de publicité sur le thème Alstom, c'est tout : l'énergie, les transports et même les voyages avec les paquebots construits aux Chantiers de l'Atlantique.
Oui, Alstom se porte bien. Les commandes, le chiffre d'affaires, les bénéfices sont encore en hausse cette année par rapport aux années précédentes. Alors, qu'un trust pareil qui croule sous les milliards veuille licencier, cela ne doit pas être toléré.