Depuis vendredi 19 janvier, suite à la manifestation du 17 à Château-Thierry et à la montée à Paris du lendemain, l'état d'esprit à l'usine LU de la ville est "on ne va pas attendre le 15 avril". Ce qui est nouveau, c'est que les chefs n'osent plus se pointer sur les lignes en disant : "J'ai pas mon rendement". Quand l'un d'eux par habitude se le permet, il se fait rembarrer fermement. Globalement la pression de la direction et des chefs est beaucoup moins forte sur les lignes et dans les ateliers.

Les femmes ont arraché le logo LU de leur blouse et quand elles n'y arrivaient pas, elles l'ont noirci au feutre. Lundi 22 et mardi 23 janvier, aux pauses, pendant le travail on a discuté beaucoup et c'est un profond sentiment d'écoeurement qui domine et s'exprime. L'information de la direction expliquant que pour acheter les porte-clefs LU et les plateaux LU, "il fallait faire comme d'habitude" et laisser son chèque au standard, a fait rire tout le monde, et chacun de se moquer de la note de la direction.

La CGT appelait à la manifestation du 25 janvier à Château-Thierry, et faisait son possible pour que cela marche, et qu'il y ait du monde pour dire : "Non aux licenciements chez Danone et non aux attaques des patrons sur la retraite".