A la suite de la vache folle : Le scandale des tests fous26/01/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/01/une-1698.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

A la suite de la vache folle : Le scandale des tests fous

Lors de la réunion organisée par Glavany, ministre de l'Agriculture, et François Patriat, ministre de la consommation et des PME, il y avait presque tout le monde. Tous les professionnels de la filière bovine étaient là : industriels de l'abattage, de la transformation, représentants de la boucherie, de la grande distribution, etc.

Les seuls absents, qui n'avaient pas été invités, étaient les représentants... des associations de consommateurs. Sans doute, les autorités ont-elles estimé que ces derniers n'étaient pas concernés... C'est pourtant lors de cette réunion qu'il fut décidé que les consommateurs allaient payer les 4 / 5e des prix des tests de dépistage (le 1 / 5e restant étant pris en charge par "l'Europe").

Pour des ministres d'un gouvernement qui se réclame si volontiers du dialogue, du consensus, de l'ouverture, etc. voilà une remarquable leçon de politique. Dehors les consommateurs! Ils n'auront qu'à faire ce qu'on leur demande : payer un à deux francs de plus par kilo de viande bovine.

Mais ces un à deux francs, c'est si peu de chose, entend-on dire par les représentants de la filière bovine! Mais si c'est vraiment peu de chose, pourquoi ne payent-ils pas eux-mêmes ces tests ? Et pourquoi le gouvernement persiste-t-il à ne pas réclamer un sou aux fabricants et importateurs de farines animales, qui sont les principaux responsables de l'épidémie ? Exactement comme pour TotalFinaElf qu'il n'a pas voulu faire payer après la catastrophe de l'Erika.

Mais cette affaire n'est encore pas le dernier des scandales, car ça continue!

Ainsi les laboratoires qui ne sont pas équipés pour traiter 50 000 tests par semaine, n'y arrivent pas, et les abattoirs risquent d'être bloqués. D'où l'idée lumineuse qui a germé dans les cerveaux de la filière humaine de cette industrie : faire faire les tests par les abatteurs eux-mêmes!

Et voilà donc ce qui vient d'être décidé : les abattoirs recevront le droit d'effectuer eux-mêmes les contrôles, dans les labos des abattoirs existants ou à construire.

Quelle garantie y aura-t-il alors de la validité des tests (qui eux-mêmes rappelons-le ne sont de toute manière pas très fiables) ? Eh bien, on nous dit que ces labos seront placés sous la tutelle des labos départementaux officiels, et qu'au moins... une fois par an (!) ils devront se soumettre à des tests croisés avec ces derniers.

Si c'est avec ce genre de mesures que les professionnels de l'agroalimentaire s'imaginent rassurer les consommateurs, ils rêvent. A moins qu'ils ne comptent sur une campagne de black-out et de désinformation de la part du gouvernement. Mais cela ne suffit pas toujours... on l'a vu récemment.

En tout cas, ce qui est clair, c'est que le gouvernement se moque des consommateurs, des tests, de la santé, et qu'il n'a qu'un souci en tête, sauver les industriels de l'agroalimentaire et ne rien leur faire payer.

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