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- Lutte ouvrière n°1697
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RATP Région parisienne - Dépôts de bus de Montrouge et Massy : Grève contre le manque de personnel
Les 9 et 10 janvier nous étions en grève aux dépôts de bus RATP de Montrouge (à Paris Porte-d'Orléans) et de Massy, un dépôt annexe dépendant du même centre, contre le manque d'effectif. Le mouvement a été suivi à 75 % des 390 conducteurs de Montrouge et 30 % des 180 de Massy. Une bonne partie des ouvriers de l'atelier de Montrouge ainsi que des administratifs ont débrayé, car le manque de personnel se fait sentir partout.
Depuis des années les conditions de travail se dégradent, car la direction calcule les effectifs... en dessous du minimum indispensable pour assurer les services qu'elle a elle-même prévus, et qui sont de toute façon très largement en dessous de ce qu'il faudrait. L'attente des voyageurs est donc prolongée et les bus souvent bondés. C'est d'ailleurs ce qu'expliquaient les affiches et les tracts diffusés aux usagers la veille de la grève par la CGT et la CFDT. Les services "non couverts" se répercutent sur le travail des conducteurs, dont la pause aux terminus s'en trouve écourtée à à peine 2 ou 3 minutes, voire à rien du tout.
Par ailleurs le manque de personnel rend presque impossible la récupération des jours que la direction nous doit pour les retards cumulés ou pour les quatre jours de repos au titre de la RTT pour l'année 2000. Pour obtenir une journée (qui nous est due !), c'est le parcours du combattant suivant : il faut se présenter un mois avant la journée demandée, jour pour jour. Ceux qui ont des chances de l'avoir sont les cinq premiers demandeurs à Montrouge et les trois premiers à Massy. Il faut parfois venir à 4 h 30 du matin pour l'obtenir. Certains préfèrent passer la nuit au dépôt ! Et il faut recommencer la même gymnastique plusieurs fois de suite si on veut 2, 3, 4 jours consécutifs...
En outre, la mise en place de la RTT, qui nous donne huit jours de repos en plus pour 2001, aggrave encore la situation car les embauches compensatoires n'ont pas été effectuées à temps. Ainsi au 1er janvier, sur les vingt conducteurs supplémentaires prévus au dépôt, six seulement étaient arrivés.
La RATP prétend recruter au maximum des possibilités du centre de formation, et ne pas trouver de candidats. Mais c'est de l'intox : dans tous les secteurs et métiers c'est pareil. La direction a reculé et étalé le plus tard possible les 1 200 embauches au titre de la RTT (dont 400 chauffeurs de bus).
La grève des 9 et 10 janvier a mis la direction en difficulté. Devant notre détermination et les assemblées générales réussies, elle a dû concéder quelques mesures palliatives : il n'y aura pas d'embauches supplémentaires, mais la promesse d'accélérer les embauches prévues. Il y aura aussi un minimum de dix conducteurs supplémentaires pris dans les autres dépôts pour être détachés à Montrouge et Massy, le temps qu'arrivent les nouvelles embauches, ce qui s'appelle déshabiller Pierre pour habiller Paul. Nous avons obtenu aussi que les huit journées que nous avons le droit de prendre (cinq à Montrouge et trois à Massy), au moyen de la gymnastique précédemment décrite, passent à dix. En outre nous devrions avoir le respect de nos rendez-vous au "médical-RATP" sur le temps de travail.
Il faudra contrôler l'arrivée des embauches et le respect des mesures annoncées par la direction, et cela ne résoudra pas le manque d'effectifs.
De toute façon, à l'échelle de l'ensemble de la RATP, on est très loin des 1 000 embauches nécessaires de chauffeurs (sur 10 000 conducteurs actuellement) estimées par la CGT. Mais pour cela il faudrait, bien sûr, une lutte de tout autre ampleur et à l'échelle générale.