Turquie : Trafiquants de refugiés et assassins05/01/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/01/une-1695.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Turquie : Trafiquants de refugiés et assassins

Un cargo battant pavillon géorgien, mais appartenant à on ne sait trop qui, a fait naufrage dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier près d'Antalya, sur la côte méditerranéenne de la Turquie. Tout est loin d'être clair dans cette sinistre affaire. Le navire faisait du cabotage : ses derniers trajets étaient d'Ashdod, en Israël, à Istanbul, en Turquie, puis Antalya, toujours en Turquie, où il était censé charger du ciment, jusqu'au Pyrée, en Grèce, où il n'est jamais arrivé... Mais, en fait, il faisait aussi trafic de chair humaine, c'est-à-dire de réfugiés qu'il avait chargés à Istanbul en leur promettant de les débarquer en Grèce. Les réfugiés, au nombre de 73 selon les journaux turcs, étaient pakistanais et afghans. Sans doute pour qu'on ne les voie pas dans les ports, ils étaient enfermés dans deux soutes, l'une à l'arrière du navire et l'autre à l'avant, ne pouvant survivre que grâce à la nourriture qu'ils avaient apportée.

Quelles étaient au juste les intentions du capitaine ? Il avait quitté Antalya le 30 décembre et, durant deux jours, était resté au voisinage, tournant en mer tout près de la côte. Il semble tout simplement, selon les autorités turques, qu'il comptait faire débarquer les clandestins sur une plage locale en leur prétendant qu'ils étaient parvenus en Grèce.

Toujours est-il que le navire a fini par être pris dans la tempête et s'est cassé en deux sur des écueils tout près de la côte. L'avant a sombré avec les réfugiés enfermés dans la soute avant. L'arrière a surnagé, bloqué par les rochers. 32 personnes, dont le capitaine, ont réussi à se sortir de là, aidées par le personnel d'un hôtel pour touristes situé au bord de la mer. Mais six cadavres ont été repêchés. Et il y a les disparus de la soute avant qui, selon les autres réfugiés, étaient au nombre de 45.

Voilà l'horrible histoire, arrivée à l'aube du XXIe siècle à des malheureux qui cherchaient à fuir la misère et qui, dans l'espoir de se faire exploiter en Europe, se sont sans doute fait dépouiller d'abord par une mafia de passeurs, négriers modernes, qui n'ont pas hésité à sacrifier leurs passagers forcés.

A-t-on tellement évolué depuis la traite des Noirs ?

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