Asie du Sud-Est : Les populations payent toujours la crise financière de 199729/12/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/12/une-1694.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Asie du Sud-Est : Les populations payent toujours la crise financière de 1997

En 1997, la crise financière avait touché de plein fouet l'Indonésie et s'était répandue en Asie jusqu'en 1998. L'effondrement de la monnaie avait renchéri considérablement le coût de la vie et la faillite de nombreuses entreprises avait jeté à la rue des millions de travailleurs. En un an, le niveau de vie de la population était ramené trente-cinq ans en arrière. Les manifestations étudiantes et la crainte d'une explosion populaire avaient entraîné, en mai 1998, la chute du dictateur en place depuis 32 ans, Suharto.

Depuis, la population a continué de payer la crise. Fin 1999, le Produit intérieur brut n'avait pas retrouvé la moitié de son niveau de 1995, tandis que l'endettement de l'Etat augmentait : il a aujourd'hui triplé par rapport à fin 1998. Même si la presse annonce le retour de la croissance (4 % pour l'année 2000) liée en partie à l'augmentation des recettes d'exportation du pétrole, cela n'a pas permis d'effacer les ravages de la crise. A cela s'ajoute la crise politique avec la menace d'intervention directe des militaires, qui se contentent pour le moment d'agir dans les coulisses du régime.

La Corée du Sud, touchée elle aussi par cette crise financière, avait reçu voici trois ans un prêt du FMI de 58 milliards de dollars, la même somme que celle attribuée aujourd'hui à l'Argentine et à la Turquie réunies.

La population coréenne subit encore, elle aussi, les conséquences de la crise financière. La suppression de 100 000 emplois est annoncée, liée aux fusions de sociétés. La fermeture de grandes entreprises endettées menace les salariés, en particulier dans le bâtiment (groupe Hyundai) et dans l'industrie automobile. Les douze entreprises qui appartiennent au conglomérat Daewoo sont déclarées en faillite et les travailleurs de Daewoo Motors (qui compte 20 000 salariés) ont dû affronter la police en novembre dernier après l'annonce de la mise en règlement judiciaire.

Même si les conséquences de la crise financière en Asie du Sud-Est ont quitté la "Une" des journaux parce que les risques d'effondrement semblent s'être déplacés ailleurs, elles continuent à peser lourdement sur la vie des populations.

Partager