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Dans les entreprises
La Poste : Le gouvernement ouvre les portes au patronat
Subrepticement, par un simple décret paru au Journal Officiel du 15 décembre, à l'occasion de la nomination d'un nouveau président de La Poste, le gouvernement a introduit de nouvelles têtes au sein du Conseil d'administration, issues du secteur privé. On y trouve Jean-René Fourtou, président d'Aventis, société née de la fusion récente entre Rhône-Poulenc (privatisée) et Hoechst, aux côtés de Philippe Lagayette, passé de la Caisse des Dépôts et Consignations à la filiale française de la banque JP Morgan dont il est le PDG, et de Thierry Breton, qui a privatisé Thomson Multimedia.
Sous le gouvernement Juppé, le Parti Socialiste avait déclaré son «opposition totale» à toute privatisation de La Poste et Jospin avait alors demandé au gouvernement d'arrêter le processus... pour ensuite, une fois arrivé au pouvoir, lui donner son aval.
La gauche, par son ministre de l'époque Paul Quilès, avait été à l'initiative de la création de deux entités distinctes, La Poste et France Télécom. Aujourd'hui, le gouvernement préparerait la privatisation de La Poste qu'il ne s'y prendrait pas autrement. Pour France Télécom, il s'est jusqu'à présent refusé à prononcer le mot, parlant pudiquement d'«ouverture du capital». Mais ce jeu de mots ne trompe personne.