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- Lutte ouvrière n°1691
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Rhodia Belle-Etoile Saint-Fons (69) : - Il faut des embauches
Les travailleurs en 5x8 d'un atelier de l'usine Rhodia Belle-Etoile à Saint-Fons, l'atelier BH, viennent de faire six jours de grève, du 23 au 28 novembre.
Cet atelier fabrique, entre autres, du sel de nylon qui alimente un autre secteur de l'usine, ainsi qu'une autre entreprise du groupe (Rhodia Engineering Plastics) sur le même site.
Depuis un mois, le personnel d'une des équipes demandait l'embauche d'un ouvrier intérimaire qui remplissait un poste vacant. Or, début octobre, la direction décidait de mettre fin à son contrat et de faire venir un autre intérimaire pour le remplacer. Cela confirmait ce que pensaient beaucoup de travailleurs en 5x8, à savoir que la direction avait l'intention de supprimer à terme un poste de travail dans chaque équipe.
Un deuxième problème était celui de la réduction du temps de travail. Les ouvriers postés demandent le maintien du 5x8 et la suppression de 18 remontes sur l'année, durant lesquelles ils doivent revenir à l'usine en journée.
La direction ne voulant rien entendre, la grève était décidée, appelée par la CGT (la CFDT se prononçant contre), pour les équipes de BH, soit 40 travailleurs. Ce refus de la direction est d'autant plus révoltant que, sur les dix premiers mois, le groupe Rhodia réalisait un chiffre d'affaires en hausse de 23 % par rapport à 1999, le «résultat opérationnel» ainsi que «l'excédent brut d'exploitation» étant eux aussi en augmentation.
Mardi 28 novembre, au bout de six jours de grève, les travailleurs décidaient de reprendre le travail.
La direction n'a rien cédé. Sa politique depuis quelques mois, à BH comme dans d'autres secteurs du site de Belle-Etoile, est le refus systématique, alors que depuis une dizaine d'années, la plupart des grèves avaient permis d'obtenir au moins une partie des revendications. La nouvelle direction du groupe Rhodia entend rappeler au personnel que la satisfaction des actionnaires est sa priorité.
De toute façon, les problèmes demeurent. La productivité a encore augmenté et il y en a assez de se tuer au travail. Beaucoup ont pris conscience que la lutte ne sera pas forcément facile et que, comme dans l'usine, partout ce sont les même problèmes, il faudra être plus nombreux la prochaine fois.