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- Lutte ouvrière n°1691
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Dans les entreprises
Renault Rueil (92) : - Les 35 h, ça se pause mal !
Dans l'établissement de Rueil/Lardy, les temps de pause de 20 minutes par jour issus des accords sur la RTT appliqués chez Renault font encore parler d'eux.
Dès le départ des négociations sur la RTT en 1999, afin de rendre minimale la réduction réelle du temps de travail, la direction de Renault avait découpé la journée de travail en temps de travail effectif, temps de pause journalier, et temps de formation cumulable sur une ou plusieurs années. Cet artifice lui avait permis d'appliquer une RTT de 1h30 par semaine en moyenne au lieu de 4 heures.
Sur les sites de production, les temps de pause indispensables aux ouvriers étaient prévus et organisés par le patron, même si bien souvent des accords locaux d'aménagement du temps de travail ont permis leur remise en cause, notamment en repoussant ces pauses en fin de poste. Mais comme il fallait harmoniser la RTT sur l'ensemble de l'entreprise, les établissements de l'ingénierie (Rueil, Lardy, Guyancourt, Aubevoye) et du tertiaire (au siège) se sont retrouvés avec une pause qui jusqu'alors n'avait jamais existé et qui est inapplicable dans le cadre de l'accord général. Vingt minutes tous ensemble, c'est évidemment une absurdité, compte tenu de la manière dont est organisé le travail.
Du coup la direction a laissé filer les choses, insistant sur le fait que les salariés étaient libres de prendre leur pause quand ils le voulaient et comme ils le voulaient. Mais ça, c'est de la théorie. En réalité, il est difficile de dire à quel moment on est en temps de pause : dès qu'on va aux toilettes, boire un café ou fumer une cigarette, même à l'occasion de n'importe quel déplacement, cela peut être considéré par la direction comme un temps de pause. Ce qui prouve que ces 20 minutes ne sont qu'une arnaque destinée à ne pas réduire le temps de travail.
La CGT a donc pris l'initiative d'organiser une pause collective à Lardy et à Rueil, pour mettre les pieds dans le plat. A Rueil, elle l'a fait chaque jeudi et cela a connu un petit succès, suffisant en tout cas pour gêner la direction, qui a immédiatement mobilisé sa hiérarchie pour faire pression sur les travailleurs, en déclarant que ces rassemblements seraient considérés comme des débrayages.
Alors, s'agit-il d'un temps de pause ou d'un débrayage ? Dans les deux cas, la direction se contredit. Si c'est une pause, les salariés peuvent faire ce qu'ils veulent. Si c'est un débrayage, c'est l'accord RTT qu'il faut entièrement revoir.
Jeudi 30 novembre, la direction a franchi un pas de plus dans le ridicule lorsque nous avons reçu les feuilles de paie. Parmi ceux qui ont participé à ces pauses, certains étaient sanctionnés, d'autres non. Difficile d'être plus arbitraire !
Ce cafouillage est le signe que la direction est bien empêtrée avec cette affaire. Un encouragement pour aller plus loin.