Lors des négociations sur les retraites menées par le MEDEF dans le cadre de la « refondation sociale » - on devrait dire démolition sociale - la CFDT a proposé un système de « retraite à la carte ». Finie la retraite à 60 ans, « s'il y a un paramètre à privilégier, c'est la durée de cotisation qui est le paramètre le plus juste » a déclaré le chef de file de la délégation CFDT, précisant qu'avec ce système, 300 000 salariés ayant commencé à travailler tôt pourraient prendre leur retraite avant 60 ans.

Sauf que pour tous ceux qui ont commencé à travailler plus tard pour diverses raisons, en particulier à cause du chômage, le départ en retraite reculerait d'autant. Une sorte de double peine : la « galère » à vingt ans et le travail forcé après soixante, sinon une retraite amputée.

On peut faire confiance au patronat pour calculer la durée de cotisation qui obligera la plupart des travailleurs soit à travailler plus longtemps qu'aujourd'hui, soit à partir avec une retraite amputée.

La CFDT a qualifié son projet de « big bang » des retraites, façon sans doute d'indiquer qu'elle comptait bien faire exploser le système actuel. Après la discussion sur le PARE, dans laquelle la CFDT s'est trouvée à l'unisson du MEDEF, la CFDT récidive et va une nouvelle fois au devant des désirs du patronat qui réclame lui aussi dans ces négociations un système de « retraite à la carte »..