Créé par Martine Aubry du temps où elle était au gouvernement, l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion a rendu son premier rapport.

Comme il est lié au ministère de l'Emploi, on peut supposer qu'il ne tient pas à noircir le tableau : par exemple en ne soulignant pas la progression de la marginalisation des plus démunis, à l'inverse des diverses associations qui leur viennent en aide.

Mais même sans cela, son constat est accablant. 5 millions de gens (8 % de la population), dit-il, doivent vivre avec des ressources inférieures au « seuil de pauvreté » (que les autorités évaluent à 3600 F mensuels environ pour une personne seule). Près d'un million d'enfants vivent dans de telles familles, tandis que 3,2 millions de personnes ne survivent que grâce aux divers minima sociaux et que 12,6 % de la population sont dits « défavorisés » par l'Observatoire.

On nous rebat les oreilles de la « reprise » économique. Mais elle consiste d'abord, pour les riches, à... reprendre aux travailleurs tout ce qui peut gonfler leurs profits.