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Dans les entreprises
France Telecom : La politique d’intimidation continue
A France Telecom, la direction continue de s'en prendre aux militants combatifs. C'est aujourd'hui le cas d'un collègue de Nancy, connu pour être un militant régional de Sud, qui passe en conseil de discipline national le 23 novembre. Il risque une mise à pied... d'un an !
Le prétexte de la sanction est futile. Lors des fêtes de fin d'année, en 1999, il était venu acheter un téléphone mobile alors en promotion, à l'agence commerciale rue Saint-Thiébaut à Nancy. Juste avant qu'arrive son tour d'être reçu par le vendeur de l'agence, on lui annonçait que la promotion était finie et qu'il ne pouvait plus en bénéficier. Devant ses protestations, le directeur d'agence demanda alors un rapport qui aboutit, un an après, à ce passage en conseil de discipline. Motif invoqué ? Il aurait porté atteinte à "l'image" de France Telecom et manqué à son devoir de réserve en tant que fonctionnaire...
Jusqu'où ira France Telecom ? La sanction demandée est si disproportionnée par rapport aux faits qu'il paraît évident qu'il s'agit d'un règlement de comptes. En fait, France Telecom a cherché à profiter de l'occasion pour sanctionner un militant combatif.
De même sur Paris, deux des militants CGT du centre Voltaire, dans le 3e arrondissement, déjà condamnés à un mois de mise à pied au mois de septembre 2000 pour avoir affiché des tracts en dehors des panneaux officiels, sont comme par hasard convoqués maintenant devant la police. En effet, France Telecom a relancé ses plaintes contre des manifestations qui ont eu lieu il y a déjà deux ans, pendant lesquelles le siège de la direction générale avait été plusieurs fois sali. Les manifestants protestaient contre une suppression de primes qui pouvait signifier jusqu'à 2 000 F de perte de pouvoir d'achat.
Dans le cadre de ces plaintes, deux militants régionaux, l'une de Sud et l'autre de la CGT, avaient été déjà convoqués récemment par la police. On leur avait demandé de reconnaître des manifestants sur des photos tirées d'une cassette vidéo tournée à l'époque par FR3 régional.
Certes, le climat général entraîné par les réorganisations successives dans l'entreprise ne facilite pas l'organisation des ripostes qui seraient nécessaires. Et des cadres de France Telecom se sentent encouragés, à la fois par cette situation et par la direction générale qui cherche à multiplier les exemples de sa volonté de reprise en main et d'intimidation à l'adresse du personnel.
Elle n'hésite pas à sauter sur toutes les occasions et les prétextes, même les plus abracadabrants. Mais il est important justement que les travailleurs de France Telecom, comme lors des précédents conseils de discipline qui se sont succédé depuis le mois d'août, continuent à réagir pied à pied à chacune de ces attaques.