Alstom : Contre les licenciements, la lutte continue24/11/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/11/une-1689.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Alstom : Contre les licenciements, la lutte continue

Dans les usines du groupe Alstom de la région parisienne, le mardi 21 novembre était une nouvelle journée de lutte contre le plan de suppressions d'emplois en cours (1 749 sur sept sites, rien qu'en France). Plusieurs centaines de travailleurs de Saint-Ouen, LCA (qui s'est mis en grève toute la journée) et Rateau à La Courneuve, et des délégations des différentes usines du groupe (Lys-lez-Lannoy, Vélizy ...) se sont rassemblés devant l'usine de La Courneuve.

Le plan de la direction prévoit la suppression d'un emploi sur cinq en Europe et dans le monde, avec la disparition de certains sites : Lys-lez-Lannoy dans le Nord, la quasi-suppression de LCA à La Courneuve et la suppression d'un emploi sur quatre à Saint-Ouen. Pourtant, les encarts publicitaires que la direction d'Alstom a fait paraître dans la presse titrent "Nouveaux progrès", pour annoncer des commandes et un chiffre d'affaires en hausse (de 32 et 40 % respectivement) et des bénéfices de 103 millions d'euros (un peu moins de 700 millions de francs)... rien qu'au premier semestre 2000 !

Non seulement le groupe se porte bien, a de l'argent pour les actionnaires ou pour racheter des sociétés, mais il a des commandes ! Côté ferroviaire, l'activité est repartie avec de nouvelles commandes de la SNCF. Côté transformateurs et construction électrique, le plus gros de l'activité en région parisienne, aussi. Sans parler de la construction navale qui déborde de commandes et de profits.

Les travailleurs sont donc bien décidés à refuser les licenciements. Cette journée de mardi a été une nouvelle étape dans cette voie. La direction d'Alstom maintient ses plans et menace même de distribuer les premières lettres de licenciement à La Courneuve dans les semaines qui viennent.

"Alstom fait des profits et licencie. Interdiction des licenciements" peut-on entendre lorsque les salariés d'Alstom manifestent. C'est bien cela qu'il est nécessaire d'imposer.

Correspondant LO

Des comptes à dormir debout

Le plan présenté au Comité Central d'Entreprise et concernant l'usine de Saint-Ouen prévoyait 165 suppressions d'emplois, en fonction des prévisions de chiffre d'affaires établies en 1999, chiffre ramené à 118 depuis. Or, en se basant sur les propres chiffres de la direction, c'est-à-dire le chiffre d'affaires prévu aujourd'hui, non seulement les licenciements deviennent superflus, mais il va manquer de monde pour fabriquer les transfos !

Les représentants syndicaux au CCE ont refusé les "raisons économiques" de la direction et porté l'affaire devant les tribunaux.

Si, en partant des propres chiffres de la direction, les raisons avancées par celle-ci ne sont pas valables, qu'est-ce que ce serait si on pouvait réellement avoir accès à leur comptabilité réelle et que les travailleurs et la population puissent tout vérifier !

A quoi servent les députés socialistes ?

Le 14 novembre, une délégation intersyndicale des usines Alstom de la région parisienne a été reçue par des députés du Parti Socialiste à l'Assemblée. Ce n'était pas la première entrevue depuis que le plan a été annoncé. Les élus du PC ont été rencontrés, ainsi que les cabinets ou ministres concernés, le cabinet de Jospin, les ministres des Transports, de l'Industrie ...

De tout cela évidemment il n'est rien sorti d'autre que de belles paroles. Il y a quelques mois, Christian Pierret, secrétaire d'Etat à l'Industrie, avait des accents virils et serrait le poing pour dire qu'Alstom devait quelque chose à l'Etat. Effectivement, depuis toujours, ce trust a fait sa fortune en bénéficiant de commandes d'entreprises publiques.A la dernière entrevue, le ton des députés avait changé. C'était un balancement attristé entre le "on n'y peut rien" et "si on contraint trop les employeurs, ils vont délocaliser en Europe". Sauf qu'ils le font de toute façon et qu'à l'étranger ils licencient aussi, selon leur bon vouloir.

Ce qu'on a pu vérifier une fois de plus, c'est que ces gens-là n'ont pas la volonté politique de s'attaquer aux patrons.

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