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- Lutte ouvrière n°1686
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Nos lecteurs écrivent : Stages ou travail au rabais ?
Chômeur de longue durée, l'ANPE m'a proposé, ainsi qu'à une dizaine d'autres, un stage de six semaines intitulé " chantier formation espaces verts ", en nous faisant comprendre que nous risquions de perdre nos allocations de chômage si nous refusions.
Sous l'autorité d'une association dénommée " Retravailler en région Centre ", il s'agit de viabiliser des jardins familiaux (et d'installer dessus des cabanons) pour le compte de la mairie de Mainvilliers, dans la banlieue de Chartres.
Dès le départ nous nous sommes rendu compte qu'il y avait derrière cela de nombreuses arnaques.
D'une part aucune pause n'était prévue, il n'y avait pas de local pour déjeuner, pas de vestiaires, pas de vêtements chauds (alors qu'on travaille dehors toute la journée). Il a donc fallu protester pour obtenir un certain nombre d'améliorations élémentaires.
Et puis pour ce travail effectif de 35 heures par semaine, nous sommes rémunérés largement en dessous du Smic, puisqu'on a appris, après le début du stage, qu'on allait toucher une allocation mensuelle allant de 3 270 F net à 2 200 F pour ceux qui ont moins de 25 ans.
Enfin, pour justifier ce type de stage, il comprend un " module de formation à l'emploi " qui consiste surtout à apprendre à remplir des demandes d'emploi et à réviser des notions élémentaires de mathématiques. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que certains d'entre nous suivent une telle " formation " qui ne débouche évidemment sur aucun emploi véritable.
Voilà comment une municipalité " de gauche " se fait construire un équipement municipal (elle a déjà annoncé dans la presse locale la date de l'inauguration des jardins mais se soucie visiblement moins des conditions dans lesquelles ils sont réalisés), grâce à du travail sous-payé, et avec la complicité de l'ANPE, des Assedic, de l'association Retravailler et du lycée agricole voisin qui supervise les travaux !