Belgique : La quatrième semaine de grève des transports en commun wallons20/10/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/10/une-1684.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Belgique : La quatrième semaine de grève des transports en commun wallons

En Belgique, le personnel des TEC (Transports en commun wallons, trams et bus) a entamé sa quatrième semaine de grève. Les grévistes, dont les salaires n'ont pas été augmentés de manière significative depuis 18 ans, revendiquent une augmentation de 10 000 FB net par mois (1 600 F français), soit 25 % d'augmentation.

La grève avait été décidée à la base, pour faire pression sur la direction bien sûr, mais aussi exiger des permanents syndicaux qu'ils défendent cette revendication lors des prochaines négociations. Après une semaine d'attitudes contradictoires, les directions syndicales ne se sont plus opposées aux grévistes, ont dit reprendre la revendication, couvert légalement la grève et versé les indemnités syndicales de grève.

Dans la deuxième semaine de grève, n'étant plus en porte-à-faux, les délégués et militants syndicaux ont dirigé et ont organisé la grève. A Charleroi, un comité des trois syndicats a été constitué, avec quelques grévistes de confiance sollicités pour en faire partie. Il a organisé les contacts avec les autres dépôts et préparé les actions. Une assemblée a lieu chaque jour, tout le monde a droit à la parole et la grève est reconduite quotidiennement par un vote à main levée.

Jeudi 12 octobre, l'AG de Charleroi a reçu la visite de deux délégués syndicaux du dépôt d'Anvers de De Lijn, l'équivalent des TEC en Flandre : une bonne partie des travailleurs du dépôt d'Anvers sont eux aussi pour une augmentation importante des salaires.

Les grévistes à Charleroi souhaiteraient que la grève s'étende en Flandre. Mais tout le monde est conscient que les directions syndicales et le gouvernement entretiennent la séparation. En Flandre, les appareils syndicaux sont tout autant liés aux directions des sociétés de transport et au pouvoir qu'en Wallonie.

Les élections communales étant passées, le ministre-président du gouvernement wallon (PS) a menacé de réquisitionner les chauffeurs à partir du lundi 16 octobre.

Quelques dépôts avaient plus ou moins déjà repris le travail, d'autres l'ont fait lundi 16. Mais à Charleroi, Liège et dans le Brabant wallon ces menaces n'ont eu aucun résultat. Ce lundi-là le piquet était très nombreux. Et aucun gendarme ni huissier ne se sont présentés au piquet.

C'est mardi 17 que le gouvernement fédéral annonce le budget, et notamment le partage des " fruits de la croissance ". Toute la presse déclare depuis quelques semaines que ce seront des " fruits secs ", car les marges de man.uvre du gouvernement auraient été largement surestimées ! Mais les ministres semblent continuer à envisager les réductions d'impôts annoncées depuis des mois, réductions qui profiteraient avant tout aux plus riches.

Alors, pour imposer aux gros actionnaires et au gouvernement de partager les bénéfices et les impôts au profit des travailleurs, il n'y a pas d'autre solution que de généraliser ce qu'ont commencé à faire les grévistes des TEC.

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