Début septembre, les médias annonçaient une rentrée scolaire réussie et Jack Lang, le ministre de l'Education nationale, était tout fier de lui.

Pourtant, au lycée J.-Feyder, à Epinay-sur-Seine en Seine-Saint-Denis, la rentrée n'était pas " zéro défaut ". Nous avons appris en arrivant que personne ne remplaçait le proviseur adjoint parti en juillet et que l'intendant nommé ne voulait pas rester, parce qu'en plus du lycée, le rectorat voulait lui faire gérer les finances d'un collège voisin dépourvu d'intendant. Tout cela en plus des désormais habituels problèmes de profs pas encore nommés et de classes surchargées.

L'établissement est pourtant classé " sensible ", " zone prévention violence "... Il accueille presque 1 300 élèves dans un quartier populaire où le chômage pèse sur la vie des familles et des élèves. Malgré tout, le rectorat comptait nous faire débuter l'année comme cela et la personne qui nous a reçus, le 6 septembre, nous a regardés de haut.

Le lendemain matin, les profs et les conseillers d'éducation (CPE) ont refusé de travailler dans ces conditions et le lycée est resté fermé. L'après-midi même, un proviseur adjoint était nommé... mais les autres problèmes demeurent et le rectorat compte sans doute sur le personnel en place pour limiter les dégâts.

Il est quand même fou que dans les quartiers les plus défavorisés, où les problèmes s'accumulent, on n'ait même pas les moyens de faire fonctionner correctement un lycée pour permettre aux élèves de ces quartiers de faire des études dans des conditions convenables.