Lire : "L'aîné des orphelins", de Tierno Monénembo15/09/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/09/une-1679.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Divers

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Un garçon de 15 ans, Faustin Nsenghimana, vient d'être condamné à mort et attend son exécution dans une des cellules surpeuplées d'une prison de Kigali, au Rwanda. Le récit se situe en 1999, tout juste cinq ans après le génocide rwandais. Ainsi commence ce roman, qui retrace la vie de Faustin, " l'aîné des orphelins ", durant les cinq années qui suivent celui-ci.

Le roman est écrit à la première personne. C'est donc Faustin qui parle et livre ses souvenirs, dans le désordre, comme ils lui viennent à l'esprit, sans se soucier de la chronologie. Il raconte pêle-mêle les signes avant-coureurs du génocide, les croix rouges peintes sur les maisons des Tutsis, les massacres, les réfugiés, les soldats, le chaos dans Kigali, la prison. Et surtout, il décrit la vie de ces bandes de gamins à l'abandon, qui vivent de petits boulots, de larcins et de mendicité, ou bien de prostitution dans cette ville où les bars et les bordels se reconstruisent plus vite que le reste et sur laquelle les aventuriers, les journalistes, les envoyés des ONG se précipitent comme les mouches sur un cadavre.

Le récit est dur, presque insoutenable par moments, à l'image de l'état d'esprit de cet adolescent, à la fois cynique et désespéré et pourtant plein de vie. Le livre n'entend pas exposer les événements du Rwanda ou en donner des explications. La forme du récit ne facilite d'ailleurs pas toujours la compréhension. Selon la dédicace de l'auteur, il a été écrit " pour les Rwandais, Twas, Hutus ou Tutsis... et vivants de préférence ". Et c'est en effet un témoignage poignant de ce qu'a pu voir et vivre un jeune entre dix et quinze ans, dans un pays ravagé par les massacres, la misère et la guerre civile.

A. Z.

"L'Aîné des orphelins", de Tierno Monénembo, Ed. du Seuil, 157 p., 95 F

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