Une étude médicale vient d'évaluer à 40 000 par an le nombre de décès dus à la pollution de l'air dans les trois pays où elle a été menée : l'Autriche, la Suisse et la France. Rien que pour la France il y aurait plus de 30 000 morts par an, bien plus que le nombre des tués par accident. Cette étude est contestée par certains, car jusque-là on ne parlait " que " de centaines, voire de milliers de victimes du fait de la pollution atmosphérique. Quoi qu'il en soit, personne ne nie que l'air est pollué et dangereux, y compris dans des pays alpins malgré leur réputation d'avoir " l'air pur des sommets ".

Pendant ce temps vient de commencer à Lyon la énième conférence contre " l'effet de serre ", après celles de Rio, de Kyoto, et avant celle prévue à La Haye en novembre prochain. Bien des scientifiques sont inquiets et attribuent le réchauffement de la planète au rejet des gaz " à effet de serre ", principalement le gaz carbonique.

Même s'il y a encore des controverses sur la réalité de ce réchauffement et sur ses causes, le risque est peut-être bien réel, et ce réchauffement pourrait avoir des conséquences désastreuses : désertification de certaines régions, montée du niveau des mers... Les principales puissances (mais pas toutes) se sont engagées à réduire les émissions de gaz, qui sont d'ailleurs en grande partie les mêmes que ceux qui provoquent les victimes de la pollution citées plus haut.

L'objectif fixé par la conférence de Kyoto était à un horizon assez lointain (2008-2012), en demandant une assez faible diminution des rejets par rapport à l'année de référence 1990. Où en est-on aujourd'hui ? A part quelques pays d'Europe (dont la Suisse) qui sont parvenus à réduire un peu leurs rejets, et la Russie qui pollue moins à la suite de son effondrement industriel, tous les autres polluent beaucoup plus, en particulier les Etats-Unis (+10,8%) et le Japon (+5,5%).

Par ailleurs les Etats-Unis réclament avec insistance qu'on fixe un marché des " droits de polluer ". En clair les Etats-Unis, ou d'autres grandes puissances industrielles, pourraient continuer à émettre du gaz carbonique comme par le passé, voire davantage, à condition d'aider des pays " émergents " en train de s'industrialiser, à le faire de manière " propre ". Au total cela reviendrait, disent-ils, au même...

On en est là de ces marchandages, et ce n'est pas fini : reprise à La Haye prochainement.

Et en attendant, même si on n'est pas certain que la planète se réchauffe, ni à cause de quoi, ce qui est certain c'est qu'elle devient de plus en plus irrespirable.