- Accueil
- Lutte ouvrière n°1678
- Métro parisien : L'accident a la station Notre-Dame-de-Lorette
Dans les entreprises
Métro parisien : L'accident a la station Notre-Dame-de-Lorette
L'accident qui s'est produit le mercredi 30 août, vers 13 h 30, est un accident rarissime à la RATP. La première voiture d'une rame de métro s'est couchée sur la voie, à l'entrée de la station Notre-Dame-de-Lorette sur la ligne 12, et après une glissade s'est encastrée dans le quai de la voie opposée. Heureusement, il n'y a eu que des blessés légers, 24 au total, selon la RATP.
Sur cette ligne Mairie-d'Issy - Porte-de-la-Chapelle, sur toute la portion comprise entre les stations Lamarck, Abbesses, Pigalle, Saint-Georges, Notre-Dame-de-Lorette, le profil de la voie est très sinueux, avec de fortes pentes. C'est bien le cas entre Saint-Georges et Notre-Dame-de-Lorette où, en plus de la pente, la courbe à l'entrée de la station est importante. La vitesse imposée à l'entrée de cette courbe est limitée à 30 km/h. Ces particularités, tous les conducteurs de la ligne les connaissent pour les pratiquer quotidiennement. De la même manière, tous connaissent le matériel qui est réputé pour avoir un freinage bien moins efficace que le matériel sur pneu par exemple. Mais les vitesses sont adaptées et sont peu élevées sur ce parcours.
Alors que penser d'un tel accident qui aurait pu avoir des conséquences dramatiques ? Il semble y avoir eu une survitesse, mais à quoi est-elle due ? Au matériel, à la voie, à une erreur de conduite ? Actuellement, la bande enregistreuse et le train sont sous scellés, à disposition de la justice.
De fait, l'ensemble des conducteurs ont été particulièrement choqués des déclarations faites par un porte-parole de la direction qui chargeait le conducteur, en voulant le faire passer pour un récidiviste de la vitesse. Du coup, et aussi par crainte des réactions éventuelles de colère, les dernières communications de la direction sont plus prudentes sur le sujet... d'autant plus que dans toutes les déclarations que la direction a faites à la presse, elle a comme par hasard oublié de mentionner que le système de pilotage automatique était en panne, rendant la conduite manuelle obligatoire sur ce tronçon. Eh oui, ce serait un peu gênant pour la RATP de laisser entendre que l'entretien n'est pas toujours au top... et de laisser apparaître que, au cas où l'accident serait dû à une " erreur humaine ", celle-ci découlerait aussi de la défaillance d'un automatisme.
En 1981, deux accidents graves avaient eu lieu. Un sur le RER, où une rame avait tamponné la rame qui la précédait (un mort et des blessés), et un autre à la station Nation 2, où un train qui partait de Nation avait franchi un feu rouge, heurté un autre train (le conducteur en était mort). Suite à ces accidents, la direction avait fait installer un système qui fait que lorsqu'un train franchit un signal rouge (signal d'arrêt impératif), ce train est immédiatement bloqué.
D'autres systèmes existent sur le RER par exemple, qui font que lorsqu'un train dépasse la vitesse prescrite, il est automatiquement freiné. Ces systèmes vont-ils être généralisés sur le métro ? En tout cas, quels que soient les résultats de l'enquête en cours, les progrès techniques devraient pouvoir faire qu'une éventuelle erreur humaine ou défaillance du matériel n'ait pas de conséquence dramatique, ni pour les travailleurs du métro, ni pour les usagers. La sécurité n'a pas de prix.