50 000 enfants, les " oubliés des vacances ", sont venus à Paris, pris en charge par l'organisation humanitaire le Secours Populaire qui reste encore - mais dans quelle mesure ? - liée au PCF. Ils ont pu visiter tel ou tel monument et rencontrer Zidane et Ronaldo au Stade de France. Et en prime - mais en est-ce vraiment une ? - ils ont eu la possibilité de faire un détour par les modestes chaumières fréquentées par ces champions de la défense des pauvres que sont Chirac et Jospin.

Chirac a reçu à Rambouillet et s'est dépensé, paraît-il sans compter, pour serrer des petites mains qui se tendaient vers lui, tout bronzé et apparemment en forme après son séjour de trois semaines dans un palace de l'île Maurice facturé 460 000 francs ! Jospin, tout aussi bronzé, revenant lui plus modestement de Belle-Ile, a dit que la baisse du chômage allait permettre aux familles populaires de partir en vacances.

Quand on connaît le nombre des chômeurs qui restent, mais aussi le montant des salaires de ceux qui ont trouvé du travail, on ne peut s'empêcher de penser que Jospin voudrait que ces enfants croient au Père Noël.

Cette séance a offert une journée de rêve à des enfants qui n'en ont guère. Mais elle a, du même coup, permis de rappeler qu'il y a toujours autant de Français qui ne bougent pas du tout de chez eux, 40 % selon l'INSEE. Et dans les milieux populaires, les départs en vacances ont baissé depuis cinq ans.

Il y avait la journée de la femme, qui, une fois l'an, offre aux politiciens l'occasion d'y aller de leur couplet sur le sort des femmes, qui n'ont pas la place à laquelle elles ont droit dans la société. Il y a désormais la journée de l'enfance déshéritée...

Le calendrier des prestations de nos dirigeants se meuble.