Jeudi 29 juin, le tribunal correctionnel a rendu son jugement dans le procès sur l'effondrement du portique de déchargement qui a coûté la vie à notre camarade Emmanuel Peralta et blessé grièvement deux ouvriers de Mécanhydro.

Le gérant de la société de sous-traitance a été condamné à 6 mois de prison avec sursis et à une amende. Quant au directeur et au chef du service maintenance d'Aluminium Dunkerque, ils sont tout simplement relaxés.

On est loin des peines requises par le procureur qui avait demandé de 4 à 6 mois de prison ferme et des amendes pour tous les accusés.

Le directeur de Mécanhydro est à juste titre condamné du fait de négligences reconnues. L'opération de maintenance de changement des vérins n'a pas respecté un mode opératoire qui assure la sécurité des exécutants. Comme c'est souvent le cas, des patrons sont prêts à prendre des chantiers et à jouer avec la vie des ouvriers pour gagner de l'argent.

Les donneurs d'ordre, comme on les appelle, c'est-à-dire les sociétés comme AD, utilisent justement ces sous-traitants pour bénéficier de prestations à moindre coût. Ils se préoccupent encore moins des conditions de travail des salariés de ces entreprises.

Dans l'accident tragique de la suçeuse, la direction est relaxée sur le plan juridique, mais pour nous, sa responsabilité reste engagée. En effet, au nom de la recherche des gains de productivité pour réaliser des profits maximum, les dirigeants d'entreprises comme AD savent pertinemment que leur politique conduit à l'aggravation des conditions de travail et à l'insécurité de nous tous.