Depuis vendredi 16 juin à 13 heures, les installations chimiques de Rhodia Belle-Étoile à Saint-Fons, près de Lyon, sont arrêtées totalement.

Le mécontentement a commencé à l'occasion de la prime d'intéressement 1999. Son montant de 5 000 francs était bien inférieur à celui de Rhodia Engineering Plastics (19 000 francs) sur le même site ou à celui de Rhodia Chalampé (13 000 francs).

Suite à un préavis de grève, la direction s'était engagée, le 24 mai, à verser une prime exceptionnelle de 6 500 francs et 120 francs d'augmentation de salaire.

Mais début juin, elle posait des conditions inacceptables au versement de cette prime : elle la liait à des accords RTT, intéressement, considérait que 120 francs étaient un rattrapage sur 1999, une avance partielle sur les augmentations de 2001 mais que rien n'était prévu pour l'année 2000.

Vendredi 16, suite au dépôt d'une pétition, les ouvriers postés décidèrent spontanément la grève.

Le week-end s'est déroulé en négociations infructueuses, pressions avec menaces de sanctions, d'huissier et d'appel à la police. Les grévistes ont tenu bon et les organisations syndicales ont appelé l'ensemble du personnel, posté et en journée, à une assemblée générale lundi matin 19 juin.

Ce jour-là, nous étions 110 et aussi nombreux à monter en délégation à la direction. Tout le monde s'est exprimé, en colère, exigeant le respect immédiat des promesses et appelant à des assemblées générales du personnel, en grève ou non, tous les jours à 10 heures.

Mardi, ce sont plus de 150 personnes qui ont une nouvelle fois envahi les bureaux du patron.

À 15 heures, celui-ci annonçait enfin que la prime de 6 500 francs était accordée sur la paie de juin, ainsi qu'une prime de 400 francs au 1er juin et 80 francs sur les salaires.

La revendication initiale obtenue, beaucoup de grévistes ont estimé que ce n'était plus suffisant. Puisqu'ils sont maintenant en grève, il est temps de discuter de toutes les autres revendications, dont la RTT et les embauches. L'assemblée générale des grévistes devait se prononcer mercredi matin 21 juin sur les suites du mouvement.