Nous avons voté contre cette résolution pour affirmer notre opposition absolue aussi bien à une armée européenne qu'aux armées nationales.

Le demi-siècle passé montre que les armées des grandes puissances impérialistes d'Europe n'ont absolument pas servi à la défense de la population, mais seulement à mener des guerres de brigandage, alliées les unes aux autres, ou chacune des grandes puissances dans sa chasse gardée.

L'armée française, en particulier, a été utilisée pour des guerres coloniales à Madagascar, en Indochine, en Algérie. Et, une fois que les colonies sont devenues indépendantes, elle est intervenue pour soutenir des dictatures infâmes, en particulier dans ses anciennes colonies d'Afrique. Et il en a été de même pour les autres ex-puissances coloniales d'Europe dans la même situation.

Et les armées européennes qui sont récemment intervenues contre la Serbie et le Kosovo n'ont certainement pas à s'en glorifier.

L'auteur du rapport se garde bien de préciser contre quel ennemi serait destinée la future armée européenne. Alors, elle servira à quoi et contre qui, si ce n'est pour pouvoir continuer, au nom de l'ensemble de l'Union européenne, le jeu politico-militaire des grandes puissances d'Europe en Afrique, aux Antilles ou ailleurs.

En conséquence, nous refusons non seulement de voter quelque moyen que se soit, humain ou financier, à cette armée, mais nous nous élevons contre son existence même.