Jeudi 15 juin, dans deux des trois établissements de l'entreprise Alstom à La Courneuve, nous avons fait grève à plus de 150 contre le plan de licenciements annoncé.

Cela fait six mois maintenant que nous connaissons les intentions de la direction : supprimer un emploi sur cinq dans la filiale Energie, tout en licenciant aussi dans les autres. L'un des sites de La Courneuve doit disparaître.

Ce sont les salariés de ce site, LCA, ainsi que ceux des Travaux Extérieurs, qui ont décidé de se mettre en grève le 15 juin, et d'aller manifester au siège d'Alstom Power à Levallois, où se tenait une réunion du comité de groupe d'Alstom en présence de la direction générale.

Nous voulions être reçus pour exiger le retrait des plans. C'est ce que demandait la motion adoptée à l'assemblée générale, et reprise par les délégués des trois syndicats, qui exigeait aussi " qu'Alstom, qui s'est enrichi sur les marchés publics, ne puisse licencier ". Depuis le début, en effet, nous dénonçons le scandale que constituent ces licenciements, dans un groupe qui fait des profits et s'est enrichi sur des marchés d'Etat, et nous demandons au gouvernement de prendre position, ce qu'il s'est bien gardé de faire jusqu'à présent.

Les travailleurs ont demandé aux délégués présents de se prononcer et d'organiser l'action sur l'ensemble du groupe. Lorsque le PDG a refusé de recevoir la délégation, les élus du comité de groupe nous ont rejoints. Et les vigiles de la direction n'ont pas réussi à nous empêcher d'entrer dans le hall du siège de Levallois, ce qui a alors décidé le PDG d'Alstom Power à nous recevoir à 18 heures.

Naturellement, la direction n'avait rien d'autre à nous donner que de belles paroles. Ils parlent reclassement, mutations, solutions humaines ; on traduit licenciement, déclassement, ANPE. Nous sommes donc bien décidés à ne pas nous laisser embobiner. Nous savons bien que seuls, à La Courneuve, nous ne les ferons pas reculer. Aujourd'hui, c'est la question de la grève à l'échelle de l'ensemble de l'Alstom qui est à l'ordre du jour. Et dans ce cadre, ni les patrons, ni le gouvernement ne pourront éternellement se défiler.