Régularisation de tous les sans-papiers ! (extrait de l'allocution d'Arlette Laguiller du dimanche 11 juin)16/06/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/06/une-1666.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

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Régularisation de tous les sans-papiers ! (extrait de l'allocution d'Arlette Laguiller du dimanche 11 juin)

[...] " Le sort des sans-papiers de Lille illustre la politique de ce gouvernement qui, non seulement, est à plat ventre devant le grand patronat et la grande bourgeoisie, mais témoigne d'une attitude abjecte même sur des questions où les intérêts de la grande bourgeoisie ne sont même pas en cause.

Ces travailleurs immigrés qu'on appelle " sans-papiers " ne représentent qu'une petite fraction du monde du travail. Certains d'entre eux vivent et travaillent en France depuis des années. La loi Chevènement a décidé de régulariser la situation de la moitié environ d'entre eux, et pas de l'autre moitié. Cela a été fait avec le plus parfait arbitraire.

C'est contre cet arbitraire que se sont mis en grève de la faim les sans-papiers de Lille. Les 200 CRS qui les ont expulsés manu militari de la Bourse du travail de Lille l'ont fait en s'appuyant sur un arrêté municipal signé par Pierre Mauroy, au nom d'un Conseil municipal dont le deuxième membre éminent est Martine Aubry ! Et la préfecture comme la mairie ont eu le cynisme d'invoquer l'état de santé des grévistes de la faim pour justifier leur intervention. Mais si le sort de ces travailleurs les préoccupait tant, ils auraient pu tout simplement leur accorder les papiers qu'ils réclament !

Alors, je tiens à témoigner, au nom de mes camarades et de moi-même, de notre solidarité avec les travailleurs immigrés en mouvement, à Lille, à Toulouse ou en Seine-Saint-Denis, et à revendiquer avec eux la régularisation de tous les sans-papiers.

Et, plus généralement, je tiens à affirmer ici que, travailleurs d'origine française et travailleurs immigrés, avec ou sans papiers, nous constituons une seule et même classe ouvrière.

Les sans-papiers qui ont le dos au mur sont amenés, bien souvent, à lutter, même très minoritaires et même en choisissant des méthodes désespérées. C'est souvent, aussi, le cas des associations de chômeurs, de mal-logés, et de bien d'autres catégories d'exclus. Nous devons être et nous sommes bien sûr solidaires de ces combats. Mais, même ces combats ne retrouveront leur efficacité véritable que lorsque les grands contingents de la classe ouvrière, ceux en particulier des grandes entreprises, se lanceront dans la lutte.

Voilà pourquoi nous disons et nous répétons qu'il faut que les diverses luttes partielles et limitées des travailleurs se transforment le plus tôt possible en un mouvement général de toute la classe ouvrière. [...]

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