Un projet de directive européenne pouvant avoir des effets sur la consommation de tabac, et donc sur les profits des firmes commercialisant cette drogue légale, la Confédération européenne des fabricants de cigarettes et le Groupement des industries européennes du tabac s'activent à Bruxelles.

C'est en effet le 13 juin que les députés devaient entamer la discussion de cette directive. Oh, elle n'est pas bien méchante, puisqu'elle vise à interdire l'appellation " light " ou " légères " pour des cigarettes pas moins nocives que les autres, mais ainsi dénommées par ceux qui les vendent afin d'attirer une clientèle méfiante, et notamment féminine. Et encore, le projet ne prévoit pas d'interdiction " si ces termes ont été expressément autorisés par les Etats membres ". En clair, si des Etats autorisent des capitalistes du tabac à empoisonner en mentant éhontément.

Autre sujet d'inquiétude pour ces derniers, le projet européen d'imposer une surface plus importante sur les paquets de cigarettes, cigares et tabac pour indiquer que " fumer nuit gravement à la santé ", selon l'expression (depuis peu) consacrée.

Que le fait soit indiscutable et ait des conséquences dramatiques sur la santé des individus et sur les budgets publics (Sécurité sociale, hôpitaux, etc.), n'empêche pas les fabricants de tabac... d'en discuter. Et surtout de déployer une nuée d'avocats pour contester une éventuelle directive en invoquant des arguties juridiques, en même temps qu'ils ont envoyé leurs lobbyistes s'abattre sur les députés, et d'abord sur ceux qu'ils considèrent comme des " faiseurs d'opinion ", afin d'édulcorer encore un peu plus ladite directive, voire de la renvoyer aux calendes grecques.