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Bolivie : Une syndicaliste enseignante menacée d'emprisonnement
Un juge bolivien a condamné à un an de prison une enseignante, Vilma Plata, dirigeante de la Fédération départementale des travailleurs de l'Education urbaine de La Paz, la ville où siège le gouvernement bolivien.
D'après le syndicat des enseignants de La Paz, ce juge a justifié cette condamnation en invoquant l'accusation de " sédition " et de " refus d'obéissance ", alors que cette enseignante s'était vu reprocher une pécadille : n'avoir pas accepté le remplacement du proviseur en titre de l'école Juana Azurduy de Padilla, par une enseignante improvisée et nommée par la Préfecture.
En fait, Vilma Plata est aujourd'hui condamnée parce qu'elle est une dirigeante syndicale active dans un secteur, l'enseignement, qui reste l'un des plus virulents sur le plan social dans ce pays. Pendant les quinze dernières années la population a vu sa misère s'accroître et le chômage se développer, en particulier après le démantèlement de l'industrie de l'étain qui, entre 1986 et 1988, avait réduit les effectifs de la Corporation minière bolivienne de 27 000 à 4 000. Les enseignants ont pris la suite des mineurs : contre eux le gouvernement a parfois réagi en décrétant l'état de siège comme il avait pu le faire dans le passé contre les mineurs, et en arrêtant des centaines de militants syndicalistes. Aujourd'hui la résistance à la politique du gouvernement vient toujours du milieu enseignant où les syndicats actifs et combatifs ont engagé des luttes contre des mesures de flexibilité qu'on cherche à leur imposer, et l'on voit le gouvernement réagir en essayant d'intimider les militants.
Pour l'instant la décision concernant Vilma Plata est en appel. Mais une condamnation confirmée serait perçue comme une atteinte au droit de grève. Vilma Plata doit être libérée.