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- Lutte ouvrière n°1663
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Lyon : Les emplois-jeunes de la COURLY réagissent (lettre d'un lecteur)
"Emplois-jeunes à la Communauté Urbaine de Lyon (COURLY) depuis presque deux ans, nous essayons d'obtenir une reconnaissance morale et financière de notre travail. Nous sommes payés au SMIC, fixé pour 5 ans et sans augmentations prévues. Nous servons de vitrine médiatique pour les élus responsables de la COURLY, qui ne savent rien de notre travail et nous méprisent, mais se font de la publicité sur nos activités. En plus, c'est le flou total sur notre éventuelle embauche, voire même sur notre présence jusqu'à la fin de notre contrat. Pourtant on exige de nous le meilleur travail possible, parfois sans moyens (exemple : les emplois-jeunes chargés du débroussaillage ont demandé des vêtements d'hiver qu'ils vont recevoir... pour l'été !)
A chaque fois, les responsables évoquaient diverses raisons pour ne pas nous donner satisfaction et pour exiger de nous des tâches supplémentaires en nous disant : " Ce sont de nouveaux métiers, vous êtes jeunes, vous avez tout à apprendre ! ". On a surtout appris qu'ils nous prennent pour des c...
Plusieurs collègues commençaient à fuir cette situation en allant trouver un boulot ailleurs. La COURLY poussait le cynisme jusqu'à s'attribuer les départs comme ses propres succès dans la lutte contre le chômage. Ceux qui sont restés ont décidé de mieux s'organiser et de prendre contact avec la CGT. C'est comme ça que nous avons appris que d'autres emplois-jeunes essayaient aussi de s'organiser.
Nous avons alors décidé de nous mobiliser d'une manière plus radicale et d'arrêter le bla-bla avec les grands directeurs spécialistes de la langue de bois. Nous avons essayé de prendre contact avec l'ensemble des emplois-jeunes de la COURLY (plus de 100) et nous avons décidé de faire une journée de grève pour une augmentation de salaire et pour avoir les mêmes droits que les employés de la COURLY.
Le 4 mai, dès 8 heures du matin, nous étions une vingtaine devant le siège de la COURLY. Nous avons distribué des tracts aux salariés qui nous ont bien accueillis et nous ont encouragés dans nos revendications.
Dans la journée, d'autres emplois-jeunes sont arrivés (pas seulement de la COURLY) et nous étions au total plus de quarante. Ce jour-là, une réunion des élus était prévue avec un grand directeur, bras droit de Raymond Barrre. Nous les avons trouvés à la sortie et nous avons pu leur dire tout ce que nous réclamions. Oralement, ils nous ont promis que nos heures supplémentaires seraient désormais payées (ce qui est la moindre des choses) mais pour le reste... nous devions attendre la prochaine réunion des élus... le 8 juin.
Cette journée a été vécue comme une victoire morale par nous tous. Elle nous a permis de mieux nous connaître les uns les autres et de créer les liens pour les prochaines actions. Nous restons mobilisés et nous sommes déterminés à nous faire entendre."
Un emploi-jeune en colère - 23 mai 2000