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- Lutte ouvrière n°1663
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Continental - Clairoix (Oise) : Un patron toujours aussi gonflé !
Les travailleurs de l'usine Continental de Clairoix, dans l'Oise, ont débrayé dans la nuit du 16 au 17 mai contre le déclassement de travailleurs qui risquaient de perdre ainsi jusqu'à 1 200 F sur leur paie.
Ceux-ci font partie de tous ceux dans l'usine qui se retrouvent handicapés suite à un accident du travail, accidents du travail nombreux dans cette usine de pneus où le travail est dangereux et les cadences toujours élevées. Ces camarades sont donc placés dans d'autres ateliers, aux Tringles, en particulier là où il y a un travail plus adapté pour eux. La direction, toujours à l'affût de ce qu'elle peut économiser sur notre dos, a donc décidé d'abaisser le salaire de ces camarades au coefficient le plus bas. Deux ouvriers ont ainsi reçu une lettre leur signalant ce déclassement et la perte de salaire. Et c'est aussitôt que les travailleurs du secteur ont débrayé spontanément deux heures.
L'usine Continental de Clairoix est une usine d'un peu plus de 800 ouvriers qui appartient à un trust dont les bénéfices ne cessent d'augmenter chaque année. Comme partout ailleurs, Continental fait ses bénéfices en augmentant les cadences, en rognant sur les salaires et en se débarrassant de travailleurs sous n'importe quel prétexte, en particulier en se débarrassant de travailleurs malades : c'est ainsi qu'en près de trois ans, la direction s'est débarrassée de près de 10 % de l'effectif ! Et 13 % de l'effectif est aujourd'hui composé de précaires, CDD ou intérimaires !
Ces derniers temps, non seulement elle s'attaque aux travailleurs accidentés du travail, mais elle tente de rogner sur tout.
L'application des 35 heures est en effet l'occasion d'essayer d'appliquer les horaires les mieux... pour sa production et de rogner sur des primes. Ainsi, les travailleurs à la journée en maintenance ont dû protester contre l'application des horaires que Continental envisage dans le cadre de l'application de la loi Aubry. Elle cherche en effet à réduire les temps morts en imposant ses horaires, en imposant en particulier que le temps de repas soit différent pour chacun et surtout qu'il soit décidé par le chef ! Une pétition pour protester contre cela a circulé, aussitôt la nouvelle connue, et elle a été signée par tout le monde, à deux exceptions près seulement !
Et finalement, pour les travailleurs de la maintenance qui devaient voir ces horaires imposés, comme pour les travailleurs qui devaient être déclassés, la direction a dû reculer. Les travailleurs de la maintenance ont obtenu un recul sur le temps de repas en particulier. Quant aux deux travailleurs concernés par le déclassement, ils devraient avoir un complément de salaire et ne devraient donc rien perdre sur leur paie, au bout du compte.
La direction sait bien qu'à force de trop nous " gonfler ", cela finit par éclater.