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- Lutte ouvrière n°1663
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Chèques Postaux (Orléans - La Source) : Une riposte spontanée face au mépris d'un chef
Au Centre de Chèques Postaux de La Source, en mettant en place les 35 heures service après service, la direction espérait sans doute y arriver sans trop de difficultés. Mais depuis deux mois, c'est plutôt le contraire qui se produit (voir LO nº 1 661).
L'attitude arrogante et méprisante du directeur de production a accentué la colère. Inspecteur à La Source depuis de nombreuses années, celui-ci était parti prendre du galon comme chef de Centre à Fort-de-France en Martinique. Revenu depuis plusieurs mois à La Source avec une nouvelle promotion, il n'a pas tardé à se faire remarquer. Déjà au Pôle Régularisations, il s'était retrouvé avec 100 % de grévistes le 28 avril.
Beaucoup de femmes dans ce service déclaraient que c'était leur première grève. Elles voulaient marquer le coup face à l'attitude de ce monsieur qui, après avoir fait croire qu'elles pouvaient choisir leurs horaires, ne tenait aucun compte de leur avis et déclarait : " C'est moi qui décide ".
La semaine passée, ce sont trois services, le Tri, le service des Impressions de carnets, le service de la mise sous pli des extraits, qui débarquaient dans son bureau. Sûr de lui, il menaçait de nous retirer une journée de salaire pour avoir quitté le service. Les 100 personnes lui rétorquaient aussitôt : " Si c'est ainsi, nous rentrons chez nous ".
Devant notre détermination, il s'est dans un premier temps senti obligé de faire marche arrière. Mais dans l'après-midi, il s'est rendu au Tri pour demander aux chefs de service de lui désigner les participants à la délégation. Devant le refus des chefs de donner les noms, il se permettait ensuite de désigner un camarade antillais en déclarant : " Le grand Noir, il y était, je veux son nom ". Le camarade désigné entouré de ses copains du Tri réagit tout de suite. Il fit appel au soutien des syndicats. En quelques minutes nous nous sommes retrouvés à 300 dans les couloirs pour crier notre indignation. A midi, les syndicats CGT et SUD appelaient à une nouvelle AG en conviant la presse pour dénoncer l'attitude méprisante de ce triste personnage. Depuis, il se défend, soutenu par le directeur du Centre, d'avoir voulu avoir une attitude raciste.
Dans le climat actuel du Centre, le directeur joue la carte de l'apaisement. Mais il n'est peut-être pas près d'y arriver. Le jeudi 25 mai une nouvelle grève est prévue à l'appel de la CGT et de SUD, dans le cadre d'une journée nationale d'action à La Poste à cause de la mise en place des 35 heures. Et même si nous sommes encore une minorité à sortir (le 28 avril nous étions 400 grévistes sur un Centre de 2 000), nous sommes de plus en plus nombreux à être persuadés que c'est la seule façon de nous faire entendre et de nous faire respecter.