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Dans les entreprises
Snecma Villaroche (77) : Victoire contre un licenciement
Le centre Snecma de Villaroche a connu début mai trois jours agités avec le principal atelier, le bâtiment 35 de montage des réacteurs, en grève quasi totale et de multiples manifestations dans le centre.
Cette grève a éclaté à l'annonce de la convocation pour licenciement d'un salarié injustement accusé de faits qu'il n'avait pas commis. Voici ce qu'expliquaient les grévistes de ce bâtiment dans un tract qu'ils ont distribué à l'ensemble du centre :
" Un contrôleur du bâtiment 35, depuis 18 ans à la Snecma, a reçu mardi 2 mai une lettre le convoquant à un entretien préalable à licenciement vendredi 5 mai, "suite à des événements survenus le 11 avril". Stupeur de notre camarade qui ne comprenait absolument pas de quoi il pouvait être question. Accompagné immédiatement à la direction par des collègues pour avoir des explications, on lui dit qu'il s'agit d'une tentative de fuite devant un contrôle de gardiens. Or ce soir-là, des témoins en font foi, notre camarade est sorti normalement avec ses collègues. Que signifie cette histoire ? Que signifient ces accusations ? Depuis le 11 avril, la direction prétend mener une enquête. Elle affirme que des gardiens ont formellement reconnu ensuite ce salarié à son poste... Tous ses collègues ont été indignés et depuis hier matin, 10 heures, sont en grève. La CFDT, la CGT, la CFTC et FO soutiennent leur action qui se poursuivra jusqu'à la levée de toute sanction. Nous appelons tous les salariés du centre à nous rejoindre... "
Les grévistes, au nombre de 150 à 200 par équipe, rejoints par quelques dizaines de personnes d'autres secteurs, ont quasiment fait le siège du bâtiment de la direction locale pendant trois jours avec, en plus, pendant près d'un après-midi, le blocage de la porte d'accès véhicules sur le site.
Cela a été réellement une épreuve de force, mais la combativité et la détermination des grévistes l'ont emporté.
Le deuxième jour de la grève, jeudi 4 mai, la direction annonçait qu'il n'y aurait pas de licenciement, mais une sanction. C'était déjà un recul, mais la grève se durcissait encore le lendemain matin pour l'arrêt de toute procédure disciplinaire. La direction acceptait enfin de recevoir des salariés témoins. Admettant la fausseté des accusations, la direction reculait totalement, l'affaire était arrêtée, le dossier clos définitivement et les heures de grève payées.
Les grévistes sont fiers de leur victoire. S'ils ne s'étaient pas battus, leur camarade serait aujourd'hui à la porte. Leur grève, rassemblant anciens de l'atelier comme nouveaux embauchés, a entraîné la paralysie quasi complète de la production. La détermination des grévistes s'est également manifestée par leur présence à trois reprises à toutes les portes du centre pour s'adresser à l'ensemble des salariés. C'est cela qui a contraint la direction à reculer et à cesser de couvrir les méthodes policières des responsables de son service sécurité.
A l'annonce de l'arrêt de toute procédure, c'était la fête au bâtiment 35. Voilà qui redonne du tonus pour les combats à venir.