Il aura fallu bien longtemps pour que la parité femmes-hommes au plan des élections aboutisse à une décision formelle. C'est chose faite avec le vote d'une loi qui instaure une parité... qui reste largement tronquée.

Cette parité ne s'appliquera que pour les scrutins de listes, sa non-réalisation entraînant alors l'irrecevabilité pure et simple de la liste. Pour les élections législatives, les manquements n'entraîneront qu'une sanction financière pour les contrevenants, qui ne bénéficieront pas pleinement de la subvention publique assurant le financement des partis politiques. Pour ces élections législatives, l'immense majorité des candidats restera donc masculine.

Mais, y compris pour les scrutins municipaux, cette parité reste bien imparfaite. Elle ne s'applique que par groupe de six candidats ; l'obligation d'alternance dans la liste de ces six candidats n'est pas imposée. En conséquence, on peut imaginer des listes de notables conduites par trois hommes suivis de trois candidates, et ainsi de suite.

Que la loi offre un peu plus de place aux femmes sur les listes, c'est positif, malgré ces limites. Mais il est tout de même choquant que l'on en soit à imposer, en instaurant des règles formelles, ce qui devrait aller de soi.

L'inégalité dans la représentation politique n'est que le reflet de la place qu'on accorde aux femmes sur les autres plans de la vie sociale. Car il reste un gouffre entre l'égalité proclamée des femmes et des hommes et la réalité.

Mieux que des lois, timorées qui plus est, c'est l'action des femmes et des hommes qui pourra combler les inégalités.