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Loi d'orientation pour les Départements d'Outre-Mer : Des mauvais coups en préparation
A partir de mercredi 10 mai, l'Assemblée nationale examine en première lecture le projet de loi d'orientation pour les départements d'outre-mer. Sous prétexte de lutter contre le chômage dans ces départements où il atteint, voire dépasse 30 % de la population active, le gouvernement présente une série de mesures économiques ou fiscales en faveur du patronat. Il prévoit notamment de laisser aux élus locaux la possibilité de fixer les impôts et les taxes qui leur permettront de dégager des recettes supplémentaires pour subventionner les patrons. D'autre part, les entreprises devraient bénéficier de nombreuses exonérations de charges sociales. Le gouvernement en profite également pour remettre en cause certaines dispositions salariales dont bénéficient jusqu'à présent les fonctionnaires et les salariés des entreprises publiques.
En effet un amendement a été voté par la commission des lois ; il demande que soit supprimée la " prime d'éloignement " qui est une partie de la " prime de vie chère " touchée par les fonctionnaires en poste dans lesdits départements d'outre-mer (Guadeloupe, Guyane, Martinique, Réunion).
Tous les travailleurs de la Fonction publique des DOM touchent cette prime, mais d'autres catégories travaillant dans des entreprises nationales ou mixtes (EDF, CGSS, DRAC, Défense, etc.) la touchent aussi en entier ou en partie.
Aujourd'hui, avec sa loi d'orientation, le gouvernement veut amputer une partie du salaire des travailleurs des services publics ou assimilés. Il se sent à l'aise pour le faire, grâce à la complicité de certains partis de gauche de ces quatre départements d'outre-mer. Car certains socialistes, progressistes ou même communistes (en Réunion) lui ont accordé leur soutien pour le faire.
La volonté du gouvernement socialiste de baisser les salaires dans les services publics est une réponse complaisante et servile aux exigences répétées du patronat de ces régions. Ceux-ci veulent faire baisser les salaires dans la Fonction publique pour qu'ils aient les mains encore plus libres pour baisser ou bloquer les salaires des travailleurs du privé.
C'est aussi pour le gouvernement dit de gauche un moyen d'économiser de l'argent sur le dos de ses propres salariés, pour le reverser aux patrons sous forme de subventions.
Ce qui se prépare avec cette loi d'orientation taillée sur mesure en faveur du patronat, c'est une baisse réelle et générale du niveau de vie de la population laborieuse.
Quant au problème du chômage dans les DOM, il n'est pas prêt d'être résolu. Pourtant, le gouvernement pourrait trouver aisément des solutions s'il en avait réellement la volonté. D'abord en créant directement des emplois dans les services publics et assimilés pour améliorer la qualité de ces services et les conditions de travail des employés. De la même manière, il pourrait utiliser les milliards dilapidés en subventions au patronat et en avantages fiscaux, accordés aux gros contribuables qui investissent dans l'hôtellerie, pour répondre aux besoins de la population et combler les retards accumulés dans ces départements, notamment dans le domaine du logement, de l'hospitalisation, des transports, des crèches et de l'enseignement.
Mais ce n'est manifestement pas le chemin qu'il a décidé de prendre. Bien au contraire.