Alstom Belfort : Non aux licenciements12/05/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/05/une-1661.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Alstom Belfort : Non aux licenciements

Dans tous les secteurs où des plans de licenciements ont été annoncés, la direction est passée à l'étape légale suivante, en remattant aux syndicats la répartition par catégories et par service. Au total, à Belfort, plus de 1200 suppressions d'emplois sont programmées, soit un sur trois employés par Alstom.

A FLO, le secteur ferroviaire, sur un effectif total actuel réduit déjà à 888, ce sont encore 285 postes supprimés, dont 99 ouvriers, 146 ATAM et 40 ingénieurs et cadres. Les discours de la direction, qui affirme qu'elle perd de l'argent (et même depuis dix ans !), sont pris comme un mensonge grossier. Nous avons appris que la SNCF allait commander prochainement 420 locomotives. La direction se paye encore le culot de demander aux syndicats, dans des réunions comme le Ce, d'appuyer et d'intervenir auprès du gouvernement, pour qu'ALSTOM décroche cette commande, tout en laissant entendre que cela ne changerait pas grand-chose à ses plans nous concernant ! Et côté gouvernement, il n'est pas question d'exiger la moindre contrepartie, ni d'exercer le contrôle indispensable sur les fonds publics ainsi distribués à des patrons qui licencient.

Dans les différents secteurs de l'Energie (ex-ABB Alstom Power), la publication des tableaux de la direction a fait monter le climat d'un cran dans plusieurs secteurs. C'est maintenant 938 suppressions d'emplois sur 2046.

Dans l'Hydraulique, où l'atelier doit disparaître avec 25 licenciements d'ouvriers sur 27, plus 19 ATAM et 7 ingénieurs et cadres, la direction comptait s'expliquer plus tranquillement en prévoyant de nous réunir en trois groupes séparés. On a commencé par tous aller à la réunion prévue pour les ouvriers, le jeudi 4 mai, où directeurs et DRH n'ont pas été ménagés. Le lendemain, on s'est tous également retrouvés aux deux autres réunions prévues, bureaux et ateliers ensemble, pour leur répéter sur le même ton notre opposition à leur plan. Et puis on a décidé de se retrouver en débrayage mardi après-midi 9 mai.

Parallèlement, le jeudi 4 mai, dans les ateliers les plus touchés des Machines Electriques, il y a eu des débrayage. Cela a commencé le matin à l'IHT, dans la ligne Isotenax où 56 postes sur 72 doivent disparaître. A l'origine, un débrayage avait été préparé de bouche à oreille car les pressions, les vexations, le refus des jours ARTT ou des jours de congés de la part du chef d'atelier qui voulait qu'on finisse des barres stators dans les délais pour EDF, tout cela devenait insupportable. Et nous voulions le faire savoir, ainsi que notre sentiment sur les licenciements prévus. Tous les présents du matin ont donc débrayé. L'adjointe au DRH et le chef de service qui avait accouru nous ayant reçus et bien obligés de nous écouter, la direction croyait peut-être nous avoir contentés en décidant de payer ce temps de réunion qui n'était pas compté en débrayage jusqu'à la fin de la matinée. Mais à la reprise, dans l'atelier, dès l'arrivée des équipes d'après-midi, des groupes d'ouvriers se sont réunis spontanément et, après discussions, nous avons décidé de passer dans les autres ateliers de Machines Electriques.

Partis à une quarantaine, nous nous sommes retrouvés à 150 devant les locaux de la direction qui, cette fois-ci, étaient bouclés avec présence des gardes. Dans les ateliers, l'acceuil était très chaleureux, même si tout le monde n'a pas suivi le cortège. Au retour, face à la quarantaine de grévistes de l'IHT réunis dans la salle casse-croûte, qui exprimaient tous le rejet des licenciements et l'inquiétude de l'avenir, le chef de service ne trouvait rien de mieux à nous transmettre que l'inquiétude des représentants d'EDF quant à la sortie de leurs barres stators ! Ce qui pourrait d'ailleurs signifier que la direction tente d'aller plus vite, pour se débarrasser d'une grande partie d'entre nous, que ce qu'elle avait laissé entendre au début, et cela aussi a fait monter la tension.

Vendredi 5 mai, les très nombreuses discussions dans le secteur portaient sur la suite et les moyens à employer pour se faire réellement entendre.

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